Trois semaines après le déclenchement d’une polémique liée à son acquisition de la nationalité française en 2014, le président malgache, Andry Rajoelina, est sorti du silence.
Il s’est exprimé sur le sujet au cours d’une émission spéciale diffusée en direct sur la chaîne nationale dans la soirée de ce dimanche 16 juillet.
Le Président reconnaît qu’il avait effectivement acquis la naturalisation dans l’intérêt de ses enfants, et ce, après avoir quitté son poste de Président de la Transition.
« Je n’étais plus au pouvoir à cette époque, et j’ai accepté cette démarche dans l’intérêt de mes enfants qui devaient poursuivre des études universitaires en France. Quel parent ne ferait pas tout pour ses enfants ? », argumente–t–il avant de poursuivre que c’était un droit, étant donné que son grand-père avait également la nationalité française.
En revanche, le Président assure que le « sang qui coule dans mes veines est malgache et personne ne peut ôter le patriotisme qui est en moi ».
Et d’ajouter que « 8 centimètres de papier dans ma poche n’enlève en rien mon amour pour la patrie. Je suis patriote et je suis prêt à mourir pour Madagascar ».
Le Président prend également exemple sur le Président sud–africain, Nelson Mandela qui, selon lui, « était en possession de quatre nationalités mais cela ne l’a pas empêché d’aimer et d’œuvrer corps et âme pour l’intérêt de l’Afrique du Sud ».
Il cite également les militants pour l’indépendance de Madagascar, issus du Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache (MDRM) qui avaient également la nationalité française.
Concernant le combat pour la restitution des îles éparses, le Président Andry Rajoelina déclare que « ces îles éparses sont à Madagascar. Nous allons le revendiquer et je ne vais pas y renoncer même sous la menace des armes ».
La publication du certificat de naturalisation en tant que citoyen français d’Andry Rajoelina sur les réseaux sociaux au mois de juin dernier a suscité une vive polémique à Madagascar et provoqué l’indignation de l’opposition.
Les détracteurs du régime remettent en question l’intégrité du chef de l’État dans la revendication des îles éparses restés propriété de la France après l’indépendance du pays en 1960.