Centrafrique : lancement de la campagne référendaire dans un contexte de tensions politiques

Le président de la RCA, Faustin-Archange Touadera, salue ses partisans au siège de son parti après l'annonce de la validation des résultats de l'élection présidentielle du 27 décembre 2020 par la Cour constitutionnelle à Bangui, le 18 janvier 2021.

En Centrafrique, la campagne référendaire a été lancée ce samedi 15 juillet 2023 dans un contexte politique tendu marqué par une manifestation des opposants au référendum vendredi.

“La campagne électorale débutera le 15 juillet 2023 et prendra fin le 28 juillet de la même année”, avait déclaré le président Faustin Archange Touadéra le 10 juillet à l’occasion de la cérémonie de remise officielle du projet de nouvelle constitution à la direction nationale de campagne.

Vendredi, dans un message à la nation, à la veille du lancement de la campagne et en prélude au référendum constitutionnel du 30 juillet prochain, le Président Faustin Archange Touadéra s’est dit convaincu que les Centrafricains allaient voter “oui” pour la nouvelle constitution afin de garantir une RCA stable et prospère.

“Je suis convaincu que vous allez massivement voter oui pour la nouvelle constitution”, a déclaré le chef d’État centrafricain.

Selon le président Touadéra, le projet de nouvelle constitution vise, à favoriser le développement socioéconomique, à apporter des solutions aux crises passées et à sortir le pays de la dépendance, de la misère et de la pauvreté.

Il a souligné, dans ce cadre que le projet de nouvelle constitution, prévoit la mise en place d’une gouvernance vertueuse, la consécration de l’indépendance et de la souveraineté du pays, la consolidation du pluralisme politique, le renforcement des droits humains et des libertés fondamentales, la mise en place effective et l’accélération de la décentralisation, l’institution d’un vice-président de la République, un régime particulier de force majeure, la création d’une chambre de chefferie traditionnelle, la facilitation de l’accès des jeunes aux fonctions politiques et la parité.

S’agissant de la double nationalité, le président Touadéra soutient que la limitation de la présidence aux citoyens possédant uniquement la nationalité centrafricaine vise à préserver l’indépendance du pays et à éviter tout conflit d’intérêt.

Il a précisé que les citoyens centrafricains possédant la double nationalité pourraient renoncer à leur autre nationalité selon les lois en vigueur.

Le projet de constitution aborde la question de la Cour Constitutionnelle. Il propose sa réforme pour remplacer l’ institution par un conseil constitutionnel aux missions bien définies.

Enfin, le Bloc républicain pour la défense de la constitution (Brdc), a organisé, à Bangui, une marche de protestation contre le référendum constitutionnel du 30 juillet.

Les opposants à la nouvelle constitution estiment que le nouveau projet de loi va à l’encontre des intérêts des Centrafricains et ne vise qu’à ouvrir la voie pour un nouveau mandat à l’actuel président.

Africa News