Libye : la tension monte à Tripoli alors que des candidats à la présidentielle se rencontrent

Des miliciens armés se sont déployés mardi à Tripoli, en Libye, faisant craindre une reprise des violences, au moment où des candidats clés à la présidentielle du 24 décembre semblent avoir acté le report de ce scrutin.

 

À trois jours de la date prévue pour la présidentielle en Libye, la tension montre à Tripoli. Dans une scène rappelant le conflit qui a fait rage aux portes de la capitale libyenne jusqu’en juin 2020, des véhicules armés de mitrailleuses et un char se sont mobilisés, mardi 21 décembre, dans une banlieue de la ville. Des écoles et l’université ont été forcées de fermer et des rues bloquées par des barrages de sable et surveillées par des hommes armés en uniforme kaki.

La situation s’est détendue en milieu de journée avec la réouverture de la plupart des rues à la circulation, selon un correspondant de l’AFP sur place, mais la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) s’est dite “préoccupée par l’évolution de la situation sécuritaire à Tripoli”. Car la mobilisation de “forces affiliées à différents groupes crée des tensions et augmente le risque d’affrontements qui pourraient dégénérer en conflit”, selon elle.

Les autorités n’ont fait aucun commentaire sur cette mobilisation armée mais le report du scrutin présidentiel ne fait désormais aucun doute, sur fond de désaccords persistants entre camps rivaux et insécurité chronique, même si aucune annonce officielle n’a été encore faite en ce sens.

Ce déploiement survient aussi quelques jours après le limogeage, contesté par plusieurs groupes armés, d’un haut responsable militaire qui avait alimenté les tensions avec des mouvements armés à Tripoli, où une myriade de milices affiliées aux ministères de la Défense et de l’Intérieur demeurent très influents.