L’agenda malien est l’un des plus discutés sur le continent africain. Au cours des deux dernières années, le Mali a connu deux changements de pouvoir : après le dernier putsch, l’armée dirigée par le Colonel Assimi GOITA est arrivée au pouvoir. Le bloc économique régional a imposé, puis levé, des sanctions contre le peuple malien et une période de transition a commencé. Compte tenu de tous les événements, la situation socio-politique dans le pays a beaucoup changé. La Fondation pour la défense des valeurs nationales (une organisation à but non lucratif russe) a mené une étude sociologique au Mali. Les principaux thèmes de l’enquête étaient : les changements positifs/négatifs dans le pays, les principaux problèmes du pays à résoudre, les pays amis/ennemis, le retrait des troupes françaises, le travail des FAMa.
Selon la Fondation, en juillet 2021, plus de 50% des personnes interrogées ont évalué la situation au Mali négativement, car elles n’ont pas remarqué de grandes changements, seulement 7% ont noté des changements positifs. La situation a radicalement changé en janvier-août 2022, plus de 70% des répondants ont noté des changements positifs dans le pays.
Le changement d’opinion de la population malienne peut être dû au fait que les autorités de transition ont commencé à mener une politique nationale visant à restaurer la souveraineté du Mali, ainsi qu’une politique de diversification des partenaires. Auparavant, le principal partenaire de Bamako était Paris, mais après l’arrivée au pouvoir du gouvernement militaire, les relations avec l’ancien colonisateur se sont détériorées, au point que le Mali a rompu l’accord de coopération militaire avec la France.
Les relations avec Paris, la création de nouveaux accords et le retour aux anciens ont également été évalués dans le cadre d’une étude sociologique. Les Maliens voient la Russie (94,2%), la Chine (76,9%), la Turquie (61,6%) et l’Iran (40,2%) comme des pays amis avec lesquels le Mali doit nouer des partenariats. La France (80%) et l’Union européenne (46,5%) sont en disgrâce, dans un sondage sociologique, les Maliens ont répondu qu’ils considéraient ces deux acteurs négativement comme des pays ennemis. L’attitude des Maliens vis-à-vis de la Russie et de la Chine est justifiée par le fait que ces pays sont capables de construire des partenariats sur un pied d’égalité. À son tour, Paris est souvent critiqué pour avoir mené une politique néocoloniale dans la région du Sahel et sur le continent dans son ensemble.
Le retrait de l’armée française du Mali après 9 ans de présence est perçu positivement par les Maliens : 78% des habitants ont noté l’impact positif de cette décision du gouvernement malien et seulement 10% des personnes interrogées n’étaient pas d’accord avec la position des autorités de transition maliennes. Il convient de noter qu’après l’annonce du retrait de l’opération militaire française Barkhane du Mali, l’armée malienne continue de lutter activement contre la menace terroriste. La population soutient massivement les forces armées maliennes (FAMa) en organisant des rassemblements pour les soutenir.
Les autorités de transition du Mali ont fait de la lutte contre les groupes armés leur priorité, car elles ne voient pas le rétablissement de l’État et de l’économie sans assurer la sécurité. C’est pourquoi 91,2% des répondants ont apprécié le travail des FAMa.
La relation entre la priorité des autorités maliennes et les résultats de l’enquête sur les principaux problèmes du Mali qui doivent être résolus dans un avenir proche est évidente. 56,6% des Maliens considèrent la menace terroriste comme le principal problème auquel le pays est confronté. En second lieu, selon les personnes interrogées, est le problème de la pauvreté. Cependant, comme indiqué ci-dessus, la reprise économique ne peut être possible que si la première condition est remplie: assurer la sécurité.