Une mission de l’Union africaine (UA) se trouve au Burkina Faso dirigé pour évaluer la situation d’un pays miné par les violences djihadistes et suspendu de l’organisation panafricaine, a constaté dimanche un journaliste de l’AFP.
Arrivée samedi soir à Ouagadougou, cette délégation du Conseil paix et sécurité de l’UA, forte de 31 membres et conduite par l’ambassadeur Mohamed Lamine Thiaw, a eu dimanche une séance de travail à huis-clos avec le gouvernement burkinabè.
“En tant qu’organe compétent en matière de sécurité au niveau continental, il est de notre devoir de venir au Burkina Faso au regard de la situation que traverse le pays, surtout les questions qui concernent le volet sécuritaire et humanitaire”, a déclaré M. Thiaw, avant le début de cette rencontre.
Selon lui, cette mission a aussi “pour but de marquer la solidarité de l’UA avec le gouvernement et le peuple burkinabé et également réitérer l’engagement de l’UA à accompagner le Burkina Faso pour relever le défi de la lutte contre l’insécurité”.
La ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, a salué “cette délégation de taille et de qualité venue évaluer la situation au Burkina, sous tous ses aspects : sécuritaire, humanitaire et développement”. “Au-delà il s’agit de voir, avec les autorités du Burkina Faso, les solutions idoines pour une sortie de crise”, a-t-elle ajouté.
Le Burkina Faso, depuis un premier coup d’état survenu en janvier 2022, suivi huit mois plus tard par un second, a été suspendu des instances de l’UA. Le pays a mené plusieurs tractations pour la réintégrer, restées jusque-là vaines, a rappelé Mme Rouamba, pour qui “la présence au Burkina Faso d’une telle délégation laisse augurer une évolution”.
Après la séance de travail avec le gouvernement, la délégation qui séjourne à Ouagadougou jusqu’à mercredi, doit rencontrer le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le Premier ministre Appolinaire Joachimson Kyelem de Tambela, et le président de l’assemblée législative de transition, Ousmane Bougouma.
Dimanche matin, elle a rendu visite à des déplacés internes, en périphérie de la capitale burkinabè.
Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes djihadistes liés à l’État islamique et à Al-Qaïda.
Elles ont fait plus de 16 000 morts civils et militaires depuis 2015, selon les dernières estimations de l’ONG internationale Armed conflict location action (Acled), qui répertorie les victimes des conflits à travers le monde, dont plus de 5 000 depuis le début de l’année 2023.
Ces violences ont en outre entraîné le déplacement de quelque deux millions de personnes.