Après la Finlande et le Liberia, le procès de Gibril Massaquoi se délocalise en Sierra Leone

Gibril Massaquoi, lors du début de son procès en Finlande, en février 2021. Kalle Parkkinen Lehtikuva/AFP/Archivos

Le procès de Gibril Massaquoi, surnommé l’« Ange Gabriel », commencé en Finlande où il vit, puis transféré au Liberia arrive ce mercredi 5 mai en Sierra Leone. L’ancien chef rebelle du RUF, le Front révolutionnaire uni, est jugé par des magistrats finlandais pour les atrocités commises ou ordonnées par lui au Liberia pendant la guerre civile, entre 1999 et 2003. Son procès avait débuté au mois de février, avant que toute la Cour ne se délocalise au Liberia et maintenant à Freetown pour être au plus près des 80 témoins et visiter les lieux des crimes.

En Sierra Leone, le nom de l’« Ange Gabriel » suscite encore des remous. Et pour cause, l’ancien commandant et porte-parole du mouvement rebelle, le RUF, avait l’habitude de dire à ses victimes : « Dites à Dieu que c’est moi qui vous envoie. »

Mais c’est pour son rôle présumé dans les crimes au Liberia voisin qu’il est jugé, et non pas pour ceux commis dans son pays. Ancien informateur pour le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, Massaquoi avait reçu l’immunité en 2008 après avoir accepté de dénoncer ses anciens frères d’armes. Ce qui lui a valu l’asile en Finlande.

Cette immunité ne s’étendait pas aux crimes commis au Liberia. C’est ainsi qu’il a pu être arrêté en mars 2020 après la mobilisation d’ONG, qui ont fait la preuve des liens entre les RUF et les forces du NPFL du président Charles Taylor au Liberia.

Les juges finlandais veulent donc entendre ceux qui ont combattu avec lui. Accusé de meurtres, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité aggravés, Massaquoi encourt la perpétuité s’il est reconnu coupable.

Source: Rfi