Malgré une concurrence accrue et un discours anti-français qui semble se propager dans une partie du continent, la France souhaite demeurer un “partenaire pertinent” en Afrique.
C’est le message principal que Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, a transmis, mardi, devant le Sénat, où elle a dévoilé la politique étrangère de la France en Afrique.
La cheffe de la diplomatie française n’a pas ignoré les difficultés que rencontre la France sur le continent avec lequel elle entretient une relation parfois affective en raison du passé colonial.
“Les vents contraires et notamment la diffusion de discours anti-français dans certains pays d’Afrique francophone”, sont un des défis lancés à la diplomatie française.
Pour Colonna, ces discours “sont pour partie liés à l’héritage de l’histoire, pour partie aux frustrations de la jeunesse, pour partie aussi à des entreprises hostiles, venant notamment de la Russie”.
La ministre a rappelé la lutte d’influence ces dernières années de certains pays sur le sol africain, notamment entre la France, la Russie et la Chine.
“L’Afrique est au cœur de luttes d’influences internationales qui ont redoublé depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022. De nombreux pays africains sont dépendants pour leur alimentation des importations de céréales de Russie et d’Ukraine”, a encore avancé la ministre.
Colonna, qui conçoit que tout n’est pas toujours facile pour Paris dans ses relations avec l’Afrique, affirme que des marché sont encore à prendre en Afrique.
“La France est le deuxième investisseur étranger sur le continent africain après la Chine. En quinze ans, le nombre de filiales d’entreprises françaises a doublé sur le continent, de même que les investissements”, a indiqué Catherine Colonna.
Globalement, la locataire du Quai d’Orsay a rappelé la volonté de la France “de bâtir une relation nouvelle, équilibrée, réciproque” avec les pays africains.
“C’est ainsi que la France restera un partenaire proche, pertinent dans ce continent appelé à occuper une position tellement centrale dans les équilibres du monde de demain”.
De son côté, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a plaidé pour “une approche plus transparente des missions” françaises, et exprimé sa volonté d’accueillir beaucoup plus d’élèves officiers ou sous-officiers africains en France.
Le ministre va ainsi poursuivre les discussions avec ses homologues pour proposer un “nouveau catalogue de formation” pour éviter que les pays ne se tournent notamment vers l’offre russe.
Enfin, Sébastien Lecornu a regretté le retard pris par la France dans le domaine des drones notamment. “Il nous faut mettre les bouchées doubles”, a-t-il conclu.
Anadolu Agency