Le Niger sous sanctions rétablit une taxe sur les appels internationaux

Le gouvernement va "réhabiliter" la taxe sur la terminaison du trafic international entrant (Tattie) fixant le tarif minimum "d'un appel international à destination du Niger".

Elle avait été supprimée en 2022, “mais au regard des sanctions infligées à notre pays (…) il a été jugé ut ile de rétablir cette taxe qui, bien recouvrée, peut générer au bénéfice du Trésor de l’Etat plus de 20 milliards de francs CFA (30 millions d’euros) par an”, ajoute-t-il.

Le montant qui sera prélevé sur ces appels entrant au Niger n’a pas été précisé.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé avoir adopté le budget 2024 d’un montant de 2.653 milliards francs CFA (4 milliards d’euros), “dans un contexte marqué par la persistance des sanctions illégales et inhumaines imposées par les instances des organisations régionales, sous-régionales et internationales”.

“Des mesures nouvelles” en vue de “relancer l’économie” ont été adoptées : “soutien au secteur privé”, “exonérations”, “retenues sur certains impôts et taxes”, “lutte contre la fraude et “l’évasion fiscale”, selon le gouvernement.

Le Niger subit de lourdes sanctions économiques et financières imposées le 30 juillet par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet.

Le blocus commercial a fait grimper le prix des denrées alimentaires et créé une pénurie de produits essentiels, notamment de médicaments.

Le Mali et le Burkina, dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat en 2020 et 2022, avaient rapidement affiché leur solidarité et ouvert leur frontière au Niger.

Ils ont créé ensemble une “Alliance des Etats du Sahel” (AES) qui prévoit une assistance mutuelle en cas d’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des trois Etats et des liens économiques renforcés.