La France va procéder à une « transformation » de ses bases militaires en Afrique avec notamment une « diminution visible » de ses effectifs sur le continent, a annoncé lundi le président Emmanuel Macron en conférence de presse depuis l’Elysée.
« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains » a-t-il précisé en dévoilant la nouvelle stratégie française en Afrique.
Plaidant pour un lien « partenarial » en rupture avec les « logiques de prédation », la France va ainsi réorganiser sa relation avec l’Afrique.
Macron veut transformer ses bases militaires pour « changer de physionomie, de logique d’empreinte » et s’éloigner de « l’héritage du passé » dont il estime qu’il est « un prétexte pour beaucoup d’opposants à la France ».
« Nous sommes comptables du passé avec une politique qui a décidé de changer […] sans que nous ayons encore pleinement les résultats de cette politique », a souligné le chef de l’Etat français pour qui il faut clôturer « un cycle marqué par la centralité de la question militaire et sécuritaire ».
Il considère qu’il faut montrer « une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain », qui relève d’une « une situation sans précédent dans l’histoire » et qui doit amener à « consolider des Etats et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique ».
Macron a, en outre, annoncé une « loi cadre » concernant la restitution des œuvres d’art à l’Afrique, dans les prochaines semaines.
Le texte sera proposé aux parlementaires par la ministre de la Culture et « permettra de fixer la méthodologie et les critères pour procéder » au retour des œuvres spoliées par la France en « reposant sur un partenariat culturel et scientifique pour accueillir et conserver ces œuvres ».
Le président français souhaite que « cette démarche puisse s’inscrire dans une dynamique plus large et également une dynamique européenne ».
À noter qu’Emmanuel Macron s’exprimait avant un voyage prévu entre le 1er et le 5 mars et au cours duquel il doit se rendre au Gabon, en Angola, au Congo puis en République démocratique du Congo (RDC), dans un contexte très particulier puisque la France se trouve dans une situation complexe avec plusieurs pays africains.
Paris a en effet perdu une grande partie de son influence sur le continent, avec notamment son retrait du Mali et du Burkina Faso, avec lesquels les relations sont très tendues, depuis plusieurs mois.
La coopération militaire entre la France et la Centrafrique a par ailleurs été suspendue en 2021, marquant un nouvel échec dans la relation entre Paris et le continent africain. Les derniers militaires français ont quitté la Centrafrique en 2022.
Anadolu Agency