Marine Le Pen favorable à un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU

Marine Le Pen n’est « pas du tout sûre » que la réforme des retraites passe sans 49-3, malgré l’accord qui se dessine entre le gouvernement et Les Républicains. Hans Lucas via AFP

Avant son déplacement à Dakar, la présidente des députés RN Marine Le Pen a appelé à un élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU à un pays africain «pour améliorer la stabilité du monde». Selon elle, le Sénégal remplit tous les critères.

«Pour améliorer la stabilité du monde, il faut cesser de dénier à l’Afrique, qui compte près d’un milliard et demi d’habitants, la place légitime qui doit lui revenir» : dans une tribune publiée dans L’Opinion ce 16 janvier, la députée Rassemblement national Marine Le Pen appelle à un élargissement des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à un représentant africain.

«C’est le seul moyen pour l’ONU de retrouver les voies de l’universel et donc sa légitimité à dire le droit. Par esprit de justice et parce que rien ne serait pire aussi qu’un système onusien donnant le sentiment d’une nomenklatura de puissants, il m’apparaît évident qu’un représentant de l’Afrique doit siéger comme membre permanent du Conseil de sécurité», écrit ainsi l’ancienne candidate à la présidentielle. La députée estime que le Sénégal, «doté d’une diplomatie rayonnante, pourrait assumer cette charge si particulière».

Dans son texte, la députée déroule plus largement sa vision des relations entre l’Europe et le continent africain, qui doivent être, selon elle, repensées. «Le nouveau dispositif d’aide européenne au développement pour les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique a fait l’objet d’une négociation sous contrainte marquée par le culte du secret de la Commission européenne et son manque d’empathie pour ses interlocuteurs», dénonce-t-elle ainsi, défendant a contrario, «l’importance d’un authentique co-développement euro-africain».

Déplacement à Dakar

«A nous de peser ensemble, France et Sénégal, à l’OMC comme dans les négociations de bloc à bloc, pour réussir cette conciliation complexe de l’équilibre des sociétés avec les exigences d’une croissance soutenable», appelle encore de ses vœux Marine Le Pen.

Une prise de position dont le timing n’a rien d’anodin, puisque la députée entame le jour même un voyage de trois jours à Dakar, dont l’objectif – selon Le Point, qui cite ses principaux lieutenants – serait d’entretenir sa stature présidentielle.

Accompagnée de l’eurodéputé Philippe Olivier, de la vice-présidente de l’Assemblée nationale Hélène Laporte ainsi que de son conseiller Nicolas Lesage, Marine Le Pen va rencontrer des responsables politiques et des membres de la société civile afin de discuter de la sécurité alimentaire, la santé et l’industrialisation de l’Afrique. Rien n’a filtré en revanche quant à une éventuelle rencontre avec le président sénégalais Macky Sall.