La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l’ouverture, lundi, du procès de l’ancien chef de guerre au sein de la rébellion de l’ex-Séléka en République centrafricaine, Mahamat Said Abdel Kani, précisant que sa défense avait été notifiée « de la divulgation de pièces ».
Quatorze chefs d’accusation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pèsent sur Mahamat Saïd Abdel Kani.
Ces différents crimes selon des rapports d’experts, ont été commis pendant que l’accusé commandait les troupes de la Séléka à Bangui entre mars 2013 et janvier 2014, lors du conflit opposant cette milice aux combattants anti-balaka.
Lors d’une audience tenue à la Cour à La Haye le 12 octobre 2021, les charges ont été confirmées contre cet ancien chef de guerre.
« Monsieur Saïd était à la tête de plus de 60 éléments de la Séléka », avait souligné lors de cette audience, Éric Mac Donald, le substitut du procureur.
« Sur votre écran, vous pouvez voir dans un premier temps l’ensemble de la liste des membres de la Seleka produite à l’époque des faits et authentifiée par un témoin “insider”. Et cette liste montre que M. Saïd en était le responsable », avait ajouté le substitut du procureur.
Au deuxième jour de la séance de confirmation des charges contre Mahamat Said Abdel Kani, le collectif des victimes avait menacé, dans un communiqué, de se retirer de l’affaire, accusant la Cour pénale internationale (CPI) d’avoir violé les droits des victimes.
Les victimes de l’ex-Séléka avaient souligné qu’elles sont « privées » de leurs avocats devant la CPI et privées aussi du droit de s’exprimer et de participer à la procédure.
« La CPI nous impose un avocat de La Haye de leur bureau, un avocat que l’on n’a jamais vu ici en Centrafrique et en qui nous n’avons absolument aucune confiance et dont on ne veut définitivement pas. La CPI viole gravement notre droit à choisir librement l’avocat de notre choix », avait dénoncé le collectif des victimes.
Cet ancien chef de guerre est soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis à Bangui entre 2013 et 2014, notamment d’actes de torture, de disparitions forcées et de persécutions.
Il a été remis à la CPI par les autorités de République centrafricaine le 24 janvier 2021.
Anadolu Agency