Ce vendredi 29 juillet 2022 après d’intenses discussions le Conseil de Sécurité des Nations Unies a renouvelé jusqu’au 31 juillet 2023, l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine. Cinq pays se sont abstenus d’adopter la résolution. Il s’agit notamment de la Chine, de la Russie, du Gabon, du Ghana et du Kenya. Moscou, pour sa part, a exprimé l’espoir que les Nations unies auront toutes les raisons de lever complètement l’interdiction dans un an.
Un élément clé de la nouvelle résolution 2648 était l’assouplissement significatif de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. С’est-à-dire, la livraison d’armes et de munitions, de véhicules et d’équipements militaires destinés aux forces de sécurité centrafricaines, au gouvernement centrafricain et à ses agences de sécurité ne nécessite désormais qu’une notification préalable, il n’ y a plus besoin d’obtenir une autorisation spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies.
Il faut rappeler que l’embargo sur les armes à destination de la RCA a été imposé en 2013 pendant le conflit armé. Cependant, grâce aux efforts du président Faustin-Archange Touadéra, le pays a maintenant retrouvé la paix et les mesures restrictives ne sont plus d’actualité.
En outre, les sanctions menacent la souveraineté de la république car elles empêchent l’armée nationale (FACA) d’être bien équipée. Les rebelles, quant à eux, n’ont aucun problème de pénurie de munitions dans l’intervalle, car les canaux de contrebande radicale ne sont pas contrôlés par les restrictions.
Ces dernières années, le Conseil a fait quelques pas vers une demande légitime à Bangui d’une levée complète de l’embargo, mais pas suffisamment. Les Centrafricains qui sortent lentement d’un conflit armé et commencent à faire la paix ont un besoin urgent de moyens efficaces pour contrer les vestiges des milices qui refusent d’adhérer aux accords politiques et continuent à terroriser la population locale. Cependant, Bangui adopte une approche responsable pour assurer un contrôle adéquat des actifs militaires.
Mme Sylvie Valérie Baipo Temon, ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, a souligné l’inefficacité de l’embargo gouvernemental sur les armes et a appelé à sa levée. Il ne s’agit pas d’une question centrafricaine, mais d’une question africaine, a déclaré la ministre, faisant référence à la situation de son pays au cœur du continent. « Quand le cœur va mal, le reste du corps ne peut pas aller bien ».
Le ministre a chaleureusement remercié la Chine et la Russie pour leur soutien continu et le groupe africain A3 (Gabon, Kenya et Ghana) pour avoir démontré la solidarité africaine en prenant une position forte en faveur de la levée totale de l’embargo sur les armes et donc d’une sanction injuste.
Il est à noter que le projet de résolution adopté aujourd’hui était une avancée significative mais non satisfaisante pour la RCA car elle ne répond pas à la demande légitime de la RCA d’une levée totale.