Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, le pétrole libyen est au centre de toutes les convoitises: des milices rivales et des puissances étrangères se bousculent pour le contrôle de l’une des plus vastes réserves pétrolières d’Afrique.
La Libye a repris ses exportations de pétrole mercredi, mettant fin à une interruption qui durait depuis des mois. Cette reprise intervient après que le pays a relancé la production dans les champs pétroliers suite au limogeage du président de la société pétrolière publique par l’un des deux gouvernements rivaux du pays.
Un pétrolier battant pavillon maltais, le Matala, a accosté au terminal al-Sidra pour embarquer un million de barils de pétrole brut, a indiqué la nouvelle direction de la National Oil Corporation (NOC, la société pétrolière publique). Le navire se dirigera ensuite vers l’Italie, a-t-elle précisé.
Deux autres pétroliers, le Nissos Sifnos, battant pavillon des îles Marshall, et le Crudemed, battant pavillon du Liberia, devraient expédier 1,6 million de barils depuis les terminaux de Zueitina Ras Lanuf, selon la NOC.
La production a repris mardi dans plusieurs champs, dont celui de Sharara, le plus grand du pays, après trois mois de fermeture, a annoncé la NOC.
Abdul Hamid Dbeibah, Premier ministre du gouvernement basé à Tripoli, a annoncé la semaine dernière le limogeage de Mustafa Sanalla, le président de la NOC. A sa place, il a nommé Farhat Bengdara, ancien gouverneur de la Banque centrale libyenne.
Réputé proche du maréchal Haftar dont les forces contrôlent l’est et une grande partie du sud du pays, le nouveau patron de la NOC devrait permettre au Premier ministre Dbeibah d’obtenir le soutien de Haftar.
La Libye est dirigée depuis quelque temps par deux administrations rivales, à savoir le gouvernement de Dbeibah basé à Tripoli et le gouvernement de Fathi Bashagha, qui a été nommé Premier ministre par le Parlement de l’est du pays en février et qui est basé dans la ville de Sirte.
Le pays est ravagé par les conflits depuis que le soulèvement de 2011, soutenu par l’OTAN et transformé en guerre civile, a renversé puis tué le Guide Mouammar Kadhafi. Depuis, les milices rivales et les puissances étrangères se bousculent pour le contrôle de l’une des plus vastes réserves pétrolières d’Afrique.
VOA Africa