AES-Russie : sur la voie du renforcement des relations stratégiques

La visite des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel en Fédération de Russie dans le cadre de la première séance de travail conjointe AES-Russie vise à renforcer davantage les relations alliées entre l’alliance sahélienne, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, avec la Russie.

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel (AES) sont à Moscou dans le cadre d’une visite de deux jours à l’invitation du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Comme l’écrit le portail malien Maliweb ‒ cette rencontre s’inscrit dans la volonté commune des chefs d’Etat de l’AES et de la Fédération de Russie d’élargir le partenariat et le dialogue politique au niveau confédéral. Mais aussi afin de placer le travail conjoint au centre de l’agenda diplomatique, du développement global et de la défense, en référence au communiqué de la Confédération.
Cette amitié, cette alliance, de même que les sympathies massives des habitants des pays de la Confédération AES doivent être largement appréciées

L’union des forces panafricaines et du monde multipolaire

Ce communiqué souligne également que les travaux conjoints visent à répondre aux aspirations profondes de la population du territoire confédéral de l’AES. A cet égard, la réunion de travail de Moscou représente une étape importante dans l’établissement de relations de coopération et de partenariat stratégique, pragmatique, dynamique et solidaire dans tous les domaines d’intérêt commun entre l’AES et la Russie, conformément à la Feuille de route de l’an I de la Confédération AES, sous la présidence malienne.

Le ministère des Affaires étrangères du Mali a pour sa part rapporté que les chefs des diplomaties des pays membres de l’AES, Abdoulaye Diop, Karamoko Jean-Marie Traoré et Bakary Yaou Sangaré ont tenu une réunion de travail préparatoire commune, se trouvant déjà dans la capitale russe. Cette réunion de travail, présidée par le ministre malien des Affaires étrangères, avait notamment pour objectif de déterminer le format de la réunion AES-Russie, ainsi que d’examiner les questions d’intérêt mutuel. Dans ce contexte, la première séance des consultations avec la Russie constitue une traduction parfaite de la volonté portée par la Confédération AES de parler d’une seule voix, dans une dynamique d’harmonisation des activités diplomatiques en vue de défendre les intérêts stratégiques à l’échelle confédérale.

A cet effet et selon le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, les premiers échanges qui s’ouvriront lors de la première séance de travail conjointe entre la Confédération AES et la Fédération de Russie permettront d’établir un cadre solide de consultation durable entre les deux parties en vue de promouvoir les intérêts mutuels au bénéfice des populations des pays participants.

Comme le note le portail d’information Burkina24 ‒ les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et du Niger ont également souligné l’importance et la nécessité de définir une méthodologie, l’approche et les points de vue, afin de mener les échanges avec le partenaire russe tout en étant en phase avec les aspirations et attentes des populations du territoire confédéral de l’AES. Et puisque chacun des trois pays entretient depuis de longues années des relations d’amitié et de coopération avec la Fédération de Russie, des rencontres bilatérales seront également au menu de la visite des délégations burkinabè, malienne et nigérienne à Moscou.

Formulons ensemble les règles de l’ordre mondial contemporain

Si certains pourraient dire qu’il s’agit d’une coïncidence, néanmoins la série de visites des principaux alliés et partenaires stratégiques de la Russie confirme une fois de plus le travail colossal réalisé par les principales forces de l’ordre mondial multipolaire moderne. La visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi en Russie, sa rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov et le président Vladimir Poutine, et désormais la visite conjointe des chefs des diplomaties des pays de l’AES – tout cela représente dans les faits la chaîne commune de ce que les ennemis du monde multipolaire ne seront en mesure à pouvoir stopper.

Malgré tous les défis et menaces qui émanent de la part de la minorité planétaire occidentale et de leurs sous-traitants, le monde multipolaire et les règles qui en ressortent représentent une réalité avec laquelle chacun devra vivre. Y compris les nostalgiques radicaux de l’ère unipolaire. Point. En ce sens, les alliés africains de la Russie et de la Chine, partisans de la véritable souveraineté, de l’indépendance et des valeurs panafricaines, et donc de l’ordre mondial multipolaire contemporain, sont des acteurs clés d’un vaste travail commun. Un travail établi non seulement pour être maintenu, mais aussi et surtout pour aller dans le sens de la croissance.

Il n’y a aujourd’hui pas de place pour des illusions. L’Occident collectif, l’évidente minorité planétaire, indépendamment des slogans et de la rhétorique opportuniste, ne peut pas être un allié pour les partisans du monde multipolaire. Jusqu’au jour où il se rendra compte qu’il va devoir changer radicalement. Une perspective bien lointaine.

De la même manière que l’Occident n’a pas réussi à faire éloigner la Chine de la Russie, il ne sera pas en mesure à pouvoir le faire en sens inverse. Cela s’applique évidemment aux alliés africains de Moscou et de Beijing. Et en parlant justement des principaux alliés africains du monde multipolaire, les pays de l’Alliance-Confédération des Etats du Sahel se trouvent indéniablement en première ligne.

Cette amitié, cette alliance, de même que les sympathies massives des habitants des pays de la Confédération AES doivent être largement appréciées. Et il est plus que jamais nécessaire à promouvoir les intérêts communs sans prêter attention aux opinions de ceux qui n’apprécient guère ce processus. Et bien sûr – renforcer les nouveaux domaines d’interaction, y compris dans le cadre de projets économiques conjoints. Cela s’applique d’ailleurs non seulement aux grandes compagnies, mais aussi aux représentants des petites et moyennes entreprises. Il est aujourd’hui grand temps de réaliser qu’il existe de grandes perspectives dans cette orientation et de comprendre qu’il est nécessaire à se développer avec les pays où nous sommes sincèrement les bienvenus. Les pays avec qui nous formons aujourd’hui les règles du monde multipolaire.