Nigeria: incertitudes sur le sort du leader de Boko Haram Abubakar Shekau

Handout BOKO HARAM/AFP/Archivos Le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau.

Le chef jihadiste serait gravement blessé ou peut-être mort après avoir tenté de se suicider pour échapper aux hommes de l’Iswap, la branche de Boko Haram affiliée au groupe État islamiste. En 2016, Boko Haram s’était scindé en deux groupes : d’un côté l’Iswap et de l’autre, une faction historique toujours dirigée par Abubakar Shekau. Son bastion de la Sambisa a été pris d’assaut ce mercredi 20 mai par les hommes de l’Iswap.

Plusieurs dizaines de véhicules armés et de nombreuses motos conduites par les hommes de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest ont pris d’assaut le repère d’Abubakar Shekau. Acculé, celui-ci se serait tiré une balle dans la poitrine pour échapper à ses rivaux prêts à le capturer. D’autres sources affirment qu’il a activé une ceinture d’explosif.

Grièvement blessé

Le chef jihadiste serait au moins grièvement blessé, alors que la majorité des médias nigérians le donnent déjà pour mort. Les raisons de cette attaque de l’Iswap restent cependant obscures. Mais selon le chercheur Vincent Foucher, il pourrait s’agir d’une directive de l’État islamique centrale, qui a envoyé des émissaires au Nigeria en début d’année.

Les méthodes d’Abubakar Shekau ont toujours été jugées trop extrémistes par l’État islamique, qui l’avait destitué et remplacé par Abu Musab Al-Barnawi en 2016. Celui-ci a justement repris les commandes en début d’année, après une période d’absence. Les interférences d’Abubakar Shekau qui continuait de rançonner et d’attaquer les civils dans les zones contrôlées par l’Iswap auraient fini par le compromettre avance Vincent Foucher.

Un tournant majeur

Si sa mort est confirmée cela représenterait, en tout cas, un tournant majeur pour le nord-est du Nigeria et renforcerait certainement la position de l’Iswap dans la région.

 Source: Rfi