Le 13 juin, les soldats français de la force « Barkhane » et les forces spéciales européennes « Takuba » ont officiellement quitté la base militaire de Ménaka, dans le nord-est du Mali, et l’ont remise aux Forces armées maliennes (FAMa). Selon l’armée française, il s’agit de la avant-dernière étape du départ de la force antijihadiste Barkhane du pays, et à la fin de l’été l’armée étrangère quittera enfin le pays.
Il est à noter qu’en février dernier, les forces de Barkhane et la Task Force Takuba ont officiellement annoncé leur retrait du Mali, après que le gouvernement malien avait exigé que les Européens quittent le pays « sans délai ». La décision des autorités maliennes est souvent associée au fait que l’opération Barkhane, lancée en 2014 pour lutter contre le terrorisme dans les pays du Sahel, n’a pas atteint ses objectifs, puisque le nombre d’attentats terroristes n’a fait qu’augmenter au fil des années d’intervention militaire. Les soldats français ont également été accusés à plusieurs reprises d’exécuter des civils et de collaborer avec des terroristes.
Par ailleurs, le colonel Abdoulaye MAÏGA, porte-parole du gouvernement malien, a fait état de plus de 50 cas délibérés de violation de son espace aérien et d’espionnage des emprises de l’armée malienne par des aéronefs étrangers et de drones des forces armées françaises. Une telle violation de la souveraineté du pays n’est pas passée inaperçue auprès du gouvernement malien et a même été discutée au Conseil de sécurité de l’ONU.
Rappelons également qu’en avril dernier les Français ont quitté leur base de Gossi, suite à quoi l’armée malienne a découvert un charnier à proximité de ladite base. Cependant, l’armée française n’a fourni aucune preuve de son innocence et a blâmé les « mercenaires » russes pour cela.
Il est évident que les Maliens sont mécontents de la présence étrangère dans le pays et partagent le point de vue du gouvernement. Ainsi, le 14 juin, les habitants de la ville de Ménaka se sont rassemblés en masse place de l’Indépendance, célébrant le départ des Français, les manifestants portaient également des affiches anti-françaises : « Ménaka n’est pas pour les Français », « Les Français foutez le camp d’ici ». Apparemment, les Maliens attendent le retrait définitif des forces européennes du sol malien, car récemment il y a eu un sentiment anti-français significatif dans le pays.