Le chef de la diplomatie européenne qualifie le reste du monde de jungle.

Le 13 octobre 2022, lors de la cérémonie d’ouverture de l’Académie diplomatique européenne à Bruges, en Belgique, le Haut-représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la sécurité M. Josep Borrell a déclaré que « l’Europe est un jardin et le reste du monde une jungle ». Il a également ajouté que le jardin pouvait être envahi par la jungle et que les jardiniers devaient s’y rendre pour le protéger.

Le Haut-représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la sécurité avait rudement sermonné les ambassadeurs de l’UE le 10 octobre. Trois jours plus tard, sa comparaison du reste du monde à une « jungle » a déclenché un tollé international.

Le discours en question est d’abord passé inaperçu. De quel genre de « jungle » et « jardiniers » parlent-il le diplomate européen ? Les Émirats arabes unis le 18 octobre, en réponse aux commentaires de M. Borrell, ont convoqué le chef par intérim de la mission de l’UE aux Émirats arabes unis pour qu’il s’explique sur les commentaires du chef de la diplomatie européenne. D’après le MAÉ du pays, ces déclarations étaient « inappropriées et discriminatoires » et « contribuent à aggraver l’atmosphère d’intolérance et de discrimination dans le monde ».

Même les Français de leurs parts ont tenté de prendre leurs distances avec le message du fonctionnaire européen Borrell : « Cette analogie est terriblement injurieuse. Il a une forte connotation coloniale et raciste » a déclaré Philippe Marlier, expert en politique française et européenne à l’University College de Londres.

Le caractère colonial et raciste de la diplomatie de M. Borrell a été commenté par Dionis Chenuza, analyste du risque politique et chercheur au Centre for East European Studies, qui a déclaré que M. Borrell devrait présenter des excuses au nom de l’UE pour ses dernières remarques.

Quant à Ahmed Shaheed, ancien rapporteur spécial de l’ONU, il a suggéré aux diplomates de lire le roman de Joseph Conrad, « Le cœur des ténèbres », qui critique l’impérialisme occidental en Afrique.

La diplomatie mondiale a correctement perçu l’adresse de Borrell aux futurs émissaires européens, mais quelle différence cela fait-il que de telles déclarations soient faites publiquement ?

L’Union européenne construit sa nouvelle vision agressive de la politique étrangère sans tenir compte du processus de décolonisation qui a eu lieu dans le monde et se base uniquement sur ses propres intérêts envahissants, qui ne sont plus dissimulés.