Le Burkina Faso et la Guinée, où des militaires ont pris le pouvoir par la force, ont demandé à leurs voisins ouest-africains un délai supplémentaire afin de présenter un calendrier pour la transition, après l’expiration d’un ultimatum lundi, a indiqué mercredi la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
“Le Burkina Faso a souhaité disposer d’un délai supplémentaire par rapport à l’échéance du 25 avril” fixée par les chefs d’État ouest-africains un mois auparavant, “afin de poursuivre les consultations sur diverses questions”, selon un communiqué de la CEDEAO.
De son côté, “la Guinée a présenté les évolutions récentes concernant le processus de transition et souhaité également avoir davantage de temps par rapport à l’échéance du 25 avril”, afin de “permettre la poursuite des consultations”, ajoute l’organisation.
Communiqué de la CEDEAO sur le Burkina Faso et la Guinée pic.twitter.com/ZVUi88HdGy
— ECOWAS-CEDEAO (@ecowas_cedeao) April 27, 2022
Nouvelles sanctions
La CEDEAO annonce qu’elle enverra des missions dans ces deux pays avant un prochain sommet des chefs d’État, à des dates non précisées. Publiquement, les autorités des deux pays ont clairement indiqué qu’ils n’entendaient pas se soumettre aux exigences de la CEDEAO, au risque de se voir imposer de nouvelles sanctions.
Lundi, le Burkina Faso, par la voix du porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo, a affirmé qu’il n’entendait pas écourter la période de transition de trois ans avant un retour des civils au pouvoir.
“Nous n’allons pas sacrifier nos efforts pour ramener la paix au Burkina Faso en courant derrière un calendrier intangible et dont le délai ne tient pas du tout compte des réalités du terrain”, avait-il déclaré.
#CEDEAO : le #BurkinaFaso n’écourtera pas la période de #transition https://t.co/r6IPJ5WGZg
— Africanews Français (@africanewsfr) April 26, 2022
“Pas de contraintes”
Du côté de Conakry, le gouvernement guinéen a martelé qu’il n’agirait pas “sous des contraintes ou sous le diktat de qui que ce soit”. “Rien n’est exclu”, a répondu le porte-parole du gouvernement Ousmane Goual à une question sur l’éventualité que la Guinée se retire de la CEDEAO.
Le colonel Mamady Doumbouya est à la tête de la Guinée depuis septembre 2021 après avoir renversé Alpha Condé. Au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a pris le pouvoir fin janvier lors d’un coup d’Étatqui a fait tomber Roch Marc Christian Kaboré.
Les deux pays ont été suspendus des instances de la CEDEAO et la Guinée frappée de sanctions économiques. Un autre pays de la région, le Mali, qui a connu deux putschs depuis août 2020, est également suspendu et touché par d’importantes sanctions.
Source : AfricaNews