Le Rwanda a officiellement réagi aux accusations concernant son implication dans le conflit qui secoue l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Face aux critiques formulées par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le Burundi et le G7, Kigali a fermement rejeté toute responsabilité dans l’escalade de la violence.
Dans une déclaration faite ce dimanche 2 février 2025 au sujet de la situation dans l’est de la RDC, Alain Mukuralinda, porte-parole du gouvernement rwandais, a dénoncé des « accusations sans preuve et sans fondement » tout en réaffirmant l’attachement de son pays à une solution pacifique au conflit. « Le Rwanda soutiendra toujours une solution qui va dans le sens de la recherche de la paix par les pourparlers, par les négociations. À part peut-être le gouvernement congolais, tout le monde est convaincu que ce problème ne sera pas résolu par la voie militaire », a-t-il déclaré.
Des accusations venant de plusieurs fronts
Vendredi, le Président burundais, Évariste Ndayishimiye, a exprimé ses inquiétudes face à une possible extension du conflit au Burundi, accusant le Rwanda de mener des « conquêtes » et de « préparer quelque chose » contre son pays. Kigali a vivement répliqué, affirmant que « le Burundi est déjà en guerre » en soutenant les Forces armées de la RDC (FARDC) ainsi que d’autres groupes armés, dont les Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le G7 s’est également joint aux condamnations, appelant le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle accusé d’être soutenu par Kigali, ainsi que les Forces de défense rwandaises (RDF), à mettre fin à leurs offensives dans l’est de la RDC. Dans un communiqué, le ministère rwandais des Affaires étrangères a assuré que les RDF « défendent uniquement les frontières du pays et n’attaquent pas les civils ».
L’hypocrisie flagrante du Rwanda
Pointé du doigt par l’ONU, la SADC, le Burundi et le G7, le Rwanda persiste néanmoins à nier toute implication dans la guerre menée par le M23 contre les FARDC dans l’est du Congo. Cette situation rappelle celle de 2012, lorsque malgré un rapport d’experts mandaté par l’ONU prouvant le soutien militaire, financier et politique du Rwanda au M23, Kigali avait systématiquement nié toute implication.
Cette attitude qu’adopte chaque fois le Rwanda traduit une hypocrisie justifiée que par la volonté de profiter impunément des énormes ressources minières concentrées dans cette partie du Congo. On comprend alors son opposition au soutien de la mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) qui appuie militairement les FARDC dans cette guerre face au M23. Ce qui est plus difficile à comprendre, c’est que Kigali, bien que militairement présent en RDC, continue d’affirmer son soutien à une résolution pacifique du conflit.