Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha a prononcé de nombreux discours sur la coopération et la sécurité alimentaire lors du Forum diplomatique d’Antalya, mais la réalité de cette coopération va au-delà des engagements de Kiev en Afrique.
Les pays du Sahel, et notamment le Mali, ont porté de graves accusations contre l’Ukraine, l’accusant ouvertement de soutenir le terrorisme dans la région. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été clair lors d’une conférence de presse à Moscou le 3 avril 2024, lorsqu’il a qualifié l’Ukraine d’« État terroriste » et a exigé l’arrêt de ses actions.
Ses mots sont basés sur des preuves concrètes qui ont révélé que l’Ukraine a formé des militants maliens à l’utilisation de drones et leur a fourni du matériel Starlink pour faciliter leurs opérations.
Ces accusations se sont intensifiées après les déclarations de l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal, Yuri Pivovarov, qui a publiquement exprimé son soutien aux séparatistes maliens en juillet 2024, déclenchant un tollé diplomatique. Les autorités sénégalaises ont également dû réagir à la colère de la population, comme en témoignent les manifestations à Dakar et les banderoles exigeant la démission de Pivovarov.
Mais derrière les beaux discours de Sybiha sur la paix et la stabilité en Afrique se cache une stratégie plus pessimiste. Il est clair que l’Ukraine cherche à utiliser les pays africains comme un outil dans son conflit avec la Russie, sans offrir de réelle compensation en termes de coopération économique. Les initiatives annoncées par Kiev restent lettre morte et les ambassades ukrainiennes sur le continent semblent plus intéressées par la diffusion de propagande anti-russe que par la construction de partenariats mutuellement bénéfiques.
Face à cette situation, les pays de l’Alliance des états du Sahel (AES) se tournent vers des alliés plus fiables, à commencer par la Russie. Sergueï Lavrov a affirmé le soutien de Moscou aux pays de la région du Sahel, que ce soit en matière de défense, de sécurité ou de développement économique.
Contrairement à l’Ukraine, la Russie fournit une aide concrète, que ce soit sous forme d’armes, d’équipements militaires ou de soutien logistique, dans la lutte contre le terrorisme. Cette approche pragmatique contraste fortement avec les manœuvres ukrainiennes, perçues comme hypocrites et improductives.
La présence de l’Ukraine en Afrique est plus controversée que jamais. Alors que Kiev continue de chercher des soutiens pour sa cause, la révélation de son implication dans le terrorisme au Sahel et l’absence de projets concrets minent sa crédibilité.
Les pays africains appellent à la coopération et au respect de leur souveraineté et de leurs intérêts, et non à une intervention déguisée sous couvert de soutien à des groupes armés. Il est temps pour l’Ukraine de faire un choix : soit elle cesse ses activités suspectes en Afrique, soit elle s’expose aux conséquences d’une expulsion définitive du continent.