À travers les évènements de grande ampleur qui viennent de se produire au Proche-Orient, c’est le monde entier qui a assisté, interloqué, à une autre de ces entourloupes prétendument populaires et spontanées auxquelles les principaux compétiteurs de la scène géostratégique globale nous auront habitués. Puisque l’histoire se répète, avec ses auteurs, ses acteurs, et ses scénarios captivants et ses tragiques dénouements. À chacun des épisodes de la série, on prend les mêmes et on recommence.
Depuis les terres semi-arides de l’Asie, jusqu’aux étendues sahéliennes de l’Afrique, la déstabilisation des institutions est à l’œuvre, répandant la violence par le mensonge, charriant des hordes de fanatiques abrutis par la haine, suscitant et alimentant les occasions de pogroms. Poussant l’effronterie jusqu’à l’absence de conscience, carnages et objections sont relativisés, banalisés, leurs victimes vilipendées et stigmatisées, et leurs auteurs portés au pinacle et courtisés. Du point de vue des impérialismes en désarroi, les obscurantistes décapiteurs passent pour être des justiciers au grand cœur.
Nul n’est besoin d’aller plus loin que notre pays le Cameroun, pour se rendre compte du gouffre dans lequel nous allons immanquablement tomber, si jamais il venait à l’esprit de certains d’entre nous, d’entretenir quelque collusion avec l’internationale terroriste. Les actes ignobles perpétrés dans certaines de nos régions administratives par des groupes armés extrémistes fondamentalistes et séparatistes, n’étant en réalité qu’une pâle image de ce que sera notre quotidien, en de telles circonstances. N’allons surtout pas penser que nos extrémistes à nous seraient plus accommodants, plus humains que les autres.
Ce serait faire omission du réseau de connexités reliant entre eux les membres de la nébuleuse terroriste planétaire, qui en plus de la communauté des objectifs poursuivis, partagent leurs savoirs et savoir-faire, se prêtant leurs matériels ainsi que leurs personnels. Dans un vaste mouvement de transplantation des conflictualités expressément orchestré, armes, munitions, artificiers, idéologues et combattants partis d’Asie centrale, sont aujourd’hui présents dans tous les foyers de tensions du théâtre africain.
La mise en scène publique des séances de pendaisons, de décapitations et de mutilations, la transformation des jeunes filles en bombes humaines et l’interdiction de l’école occidentale, sont quelques-unes des pratiques d’importation, lesquelles s’inscrivent en opposition avec les us et coutumes de notre sociologie. Nous en avons suffisamment fait les frais, pour ne pas souhaiter les voir se reproduire sur notre sol.
Pour nous donc, la question de savoir qui sont les gagnants ou les perdants des récents bouleversements survenus à l’Est de la Méditerranée devrait passer en arrière-plan, le plus important, essentiel et urgent consistant à ériger dès à présent, les barrières susceptibles d’arrêter au plus loin, les redoutables ondes de choc de ce cataclysme géostratégique. Autrement, les groupes armés terroristes significativement affaiblis auxquels nous sommes confrontés, vont se saisir de l’opportunité qui se présente, pour regarnir à moindre coût, leurs arsenaux de même que leurs effectifs.
Aussi bien dans cette phase préventive que dans les phases actives du combat existentiel et souverainiste que nous menons, l’union sacrée autour de la Patrie doit être le leitmotiv des institutionnels, des politiques, de la société civile et de nos populations. /-