Centrafrique : la CPI lance un mandat d’arrêt contre Noureddine Adam

Ancien numéro 2 de la Séléka, une coalition ethnique à coloration religieuse musulmane constituée en août 2012.

La Cour pénale internationale a lancé jeudi 28 juillet un mandat d’arrêt contre Noureddine Adam, un chef rebelle impliqué dans de nombreuses exactions au cours des dernières années en Centrafrique.

Noureddine Adam est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre avril et novembre 2013 en République centrafricaine.

C’est en janvier 2019 qu’un mandant avait été placé sous-scellés pour optimiser les chances d’arrestation de ce chef rebelle centrafricain, mais sans succès.

« Début 2013, Nourredine Adam a joué un rôle important dans les réseaux de financement de l’ex-Séléka. Il s’est rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis pour recueillir des fonds en faveur de l’ancienne rébellion. Il a également agi comme facilitateur auprès d’un réseau de trafic de diamants tchadien opérant entre la République centrafricaine et le Tchad », avait souligné l’ONU dans un communiqué publié le 13 mai 2014.

Après le coup d’Etat qui avait renversé Bozizé et la prise de Bangui par la Séléka, le 24 mars 2013, Nourredine Adam a été nommé par le président Michel Djotodia, ministre de la Sécurité, puis directeur général du Comité extraordinaire de défense des acquis démocratiques (Cedad), service de renseignements centrafricain aujourd’hui défunt.

Le Cedad, qui lui servait de police politique personnelle, s’est livré à de nombreuses arrestations arbitraires, des actes de torture et des exécutions sommaires selon l’ONG Human rights watch.

En outre, Noureddine était l’un des principaux personnages à l’origine de l’opération sanglante menée à Boy Rabe.

« En août 2013, les forces de la Séléka ont investi Boy Rabe, quartier de la capitale centrafricaine considéré comme un bastion des partisans de François Bozizé et de son groupe ethnique. Sous prétexte de rechercher des caches d’armes, les soldats de la Séléka auraient tué de nombreux civils et se seraient livrés à une vague de pillages. Lorsque ces attaques s’étendirent à d’autres quartiers, des milliers de résidents envahirent l’aéroport international, perçu comme un lieu sûr en raison de la présence de troupes françaises, et en ont occupé la piste », a souligné l’ONU dans une publication en date du 13 mai 2014.

Anadolu Agency