L’union nationale pour la démocratie et le développement ( UNDD), parti d’opposition au Burkina Faso interpelle le pouvoir de la transition a cessé les réquisitions forcés, les enlèvements et autres sanctions judiciaires sans habilitations légales qui sont attentatoire à l’éthique de la république et aux droits fondamentaux.
1- Bonjour. Aimé Macaire Ouédraogo vous êtes le président des jeunes cadres de l’union nationale pour la démocratie et le développement dans une déclaration rendu publique le 18 Avril 2024, à analysé la situation nationale et fait aussi des propositions. Ce n’est pas la première fois qu’il le fait pour apporter des réponses sur la vie de la nation que ce soit sous les régime civiles, et militaire passé, il a toujours alerté pour des sorties de crises. Aujourd’hui encore, il le fait au regard de la situation nationale sous le MPSR2. Alors qu’elle lecture faites vous à l’UNDD de la situation actuelle du pays?
Réponse: Bjr à vous pareillement. Avant tout merci pour le rappel historique qui souligne l’attachement de toujours du président du parti au principe de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits. Maintenant s’agissant de la situation actuelle, je dirai que pour avoir vécu bien des moments difficiles de notre histoire nationale celle-ci est pour nous singulièrement préoccupante.
Elle l’est au regards des défis globaux qui se posent au pays en une conjugaison sans précèdent, elle l’est en considération du contexte internationale qui fait peser des risques d’internationalisations conflictuelles de nos différents, elle l’est enfin compte tenu de la fin de cette transition constitutionnelle qui s’annonce pour le 1 juillet 2024 soit dans moins de 3 mois, sans résultats tangibles dans les objectifs de départ.
2- Pour vous, il faut ici partager les responsabilités ?
Réponse: Absolument. Il faut pour l’état déplorable de la nation, situer les responsabilités dans le temps et procéder à un partage équitable.
Cette première tâche réalisée, il s’agira d’œuvrer à éradiquer les maux, dérives et autres insuffisances qui nous valent cette situation de crise multiformes . C’est dans cette voie que nous devrions travailler en réussissant l’union sacrée dont l’indispensable préalable en pareille situation n’a malheureusement pas été compris et accepté à un niveau décisionnel.
3-Vous estimez qu’il faut coûte que coûte réformer la gouvernance et nettoyer les écuries de la démocratie électorale ?
Réponse: Nous ne vous le faisons pas dire. La gouvernance démocratique est en crise dans le monde entier pour de multiples causes et en définitive parce ce qu’elle s’avère incapable de mettre fin au conflit suicidaire qui oppose l’espèce humaine ( À travers les activités personnelles, les entreprises nationales et multinationales de ses représentants ), à la nature. Ramené à notre dimension nationale la gouvernance et la démocratie électorale ont développé des pratiques déviantes qui ont porté de très graves préjudices au pays et qu’il faut nécessairement corriger, soigner et prévenir des rechutes.
4- Ne pensez vous pas au parti qu’il s’agirait là d’erreurs qui peuvent se corriger dans la pratique électorale chemin faisant, sans qu’il ne soit nécessaire de s’enliser dans des transitions sans fin ?
Réponse : s’il s’agissait de fautes légères sans capacités d’altérer viscéralement les fondements de la démocratie et sans incidences traumatisantes graves pour la nation, cela serait possible. Mais nous ne sommes pas dans ce cas. Loin s’en faut. Pour les besoins de l’histoire, de l’exorcisation des maléfices politiques qui hantent le pays , et pour la réconciliation il faut nécessairement que s’impose ce devoir national de réfection, de rupture positive dont nous parlons depuis des années.
5- Dans déclaration, du 18 Avril l’attention des autorités actuelles est aussi attirée sur la nécessité de préserver les droits humains. A l’exemple on a observé des réquisitions forcées, des disparitions et arrestations de citoyens ?
Réponse: En juste ligne du partage de responsabilités nous avons demandé en retour que la transition n’aggrave pas sa part et qu’elle : « en finisse avec les enrôlements forcés, enlèvements, entraves aux libertés publiques, sanctions judiciaires sans habilitations légales et autres faits attentatoires à l’éthique républicaine et aux droits fondamentaux. » Nous sommes je le ressent personnellement et intuitivement voudrai-je dire à un temps de haute politique d’Etat, où le rationalisme doit nécessairement l’emporter sur les intimidations, violences morales et matérielles bref sur l’empirisme dans les prises de décisions.
6- Est ce que le décret sur la mobilisation générale et mise en garde qui est d’ailleurs prolongée n’est pas suffisamment clair aux sujets des restrictions de libertés?
Réponse: Quand on parle de restrictions des libertés dans le cadre de la mobilisation générale, il faut se garder d’avoir une vision globalisante des choses. Il y’a des droits comme des libertés que même en pareils cas on ne touche pas et qui sont consacrés par des conventions internationales. Il en va notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui interdit entre autres l’atteinte à la vie, la torture, des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradant. Cette législation internationale protège aussi en toute situation la liberté de pensée, de conscience et de religion.
7- Vous évoqué aussi la nécessité d’auditer la démocratie. Qu’est ce qu’on devrait comprendre par là ?
Réponse : Nous y revenons mais pas étonnant car c’est le sujet de fond. Nous devons savoir d’où vient la mauvaise pratique de la démocratie pluraliste. Nous situer sur son caractère conjoncturel ou structurel . Pour cela il faut au moins remonter jusqu’aux années 1978 ( la IIIè rép ), ou 1990 ( la IVè république ).
Nous verrons alors que le mal est originel tout à fait lié à l’initiation. La gouvernance démocratique pluraliste et républicaine n’a jamais été appréhendée et exercée dans le respect de ses principes fondamentaux. Le pouvoir a toujours été considéré comme une source de revenus et de bien être personnel à conquérir même par des méthodes déloyales et violentes. C’est ainsi que la fraude a été intégré dans les élections comme pratique quasi incontournable. Une fraude bénéficiant d’expertises renouvelées . L’ignorance du social dominant, nous ne pouvions que voir grandir la défaveur des masses populaires envers le politique et les politiques
Vous voyez qu’il s’agit d’un mal profond qu’il faut guérir par des traitements appropriés.
8-Que pensez vous de ceux qui diraient que tout ça tient au fait que les africains ne sont pas mûrs pour la démocratie ou qu’il s’agit d’un système inadapté aux traditions africaines?
Réponse: Nois ne privilégions ni l’une ou l’autre argumentation. Pour nous c’est simplement le départ qui a été faussé . Comment poser les bases d’une bonne démocratie quand on la laisse pervertir par les détournements d’état, les fraudes d’état le désintérêt pour les demandes sociales et un partage équitable des ressources nationales ? Comment en valoriser positivement les principes quand on en fait un grand marché commercial ?
Lorsqu’à toutes ces questions on rajoute les propos démobilisants de certains chefs d’états occidentaux qui ont eu le front de dire que l’Afrique avait plus besoin d’écoles et d’hôpitaux que de démocratie on mesurera les handicaps qui jalonnaient le processus de démocratisation.
Il faut y remédier avec nos contributions propres mais aussi de celles provenant des partenaires.
Ce n’est pas en nous poussant par des démarches ouvertes et occultes à aller vaille que vaille aux élections en méconnaissant les embûches qui en parsèmeraient le déroulé, et les conséquences empirantes qui pourraient en résulter pour nous, qu’ils nous aideront.
Ils nous le doivent par ailleurs d’autant plus que s’ils ont beaucoup soutenu les mouvements européens qui luttaient pour la démocratisation dans les années 1990 cela n’a pas été le cas pour l’Afrique. Même si le discours de la Baule était plein d’espoir on en verra vite la mise au rancart sous les contraintes de la francafrique.
9-Que pensez vous à l’UNDD des propos de l’ancien chef d’état major français le général François Lecointre laissant entendre une possible invasion de l’Afrique par l’Europe ?
Réponse: Il ne faut pas par les temps qui courent prendre de tels propos à la légère. Qu’observons nous dans l’évolution des relations internationales depuis quelques années ?
L’espoir née au lendemain de la II guerre mondiale de voir le monde évoluer vers un renforcement de la solidarité jusqu’à la cité planétaire à fondu comme beurre au soleil. Non seulement contrairement aux engagements pris, la paix n’a pas éliminé la guerre, mais les antagonismes et rivalités entre États se sont accrues au point de développer à côté d’une course aux armements des volontés d’édifications de zones d’influences si non de contrôles mondiaux, afin d’être mieux positionner pour l’emprise sur les richesses du tiers monde et principalement de l’Afrique. Et déjà la guerre ( ou sa préparation), par ci par là apparaît comme un entraînement à cet effet.
C’est nous africains qui croyons que nous sommes maîtres de nos ressources naturelles. Si nous continuons à lambiner dans nos États pour la cohésion sociale, pour la construction politique de l’Afrique et à nous perdre en guerres fratricides, c’est une nouvelle recolonisation qui viendra nous faire réaliser que notre fameuse souveraineté n’a jamais été qu’un leurre.
Si le général français à la retraite, soutient que l’Europe sera obligée « de retourner » sur le continent africain pour « aider » à la restauration de l’État et au retour des administrations et du développement, il faut être réaliste et comprendre qu’il s’agira beaucoup plus pour elle, de s’y pourvoir librement en ce qui lui manque en terme de matières premières et d’assurer ainsi sa propre sécurité sinon survie.
Il dit tout haut ce que beaucoup pense tout bas.
10- En Juillet 2024, la transition est censé prendre fin. Mais des signaux ne sont pas perceptibles. Qu’avez vous à dire à ce sujet ?
Réponse: La transition n’en a pas encore terminé avec la reconquête du territoire national, les réformes promises sur la refondation des institutions , sur les audits, la réconciliation nationale . Autant de secteurs et d’autres qui restent en souffrance. Comment la transition pourrait-elle prendre fin dans ces conditions ?
Comme nous le disons sans cesse la priorité des priorités ne se trouve pas dans les élections mais dans les réformes structurelles, pour en garantir dorénavant le bon déroulement, les bonnes suites et plus généralement pour permettre les retrouvailles nationales et les conditions d’un développement durable dans un pays pacifié.
Que des mesures soient prises pour garantir un meilleur respect des droits fondamentaux, des engagements pris sous serment et une gouvernance plus inclusive et plus enrichi par des critiques constructives d’accord, mais sortir de la transition inachevée pour plonger tête baissée dans les joutes électorales non.
Pour nous face à la radicalisation prévisible des positions, le président de la transition a la solution du compromis national. Dans l’histoire du monde il est souvent arrivé qu’en situation de graves déchirures nationales, un président ou dirigeant suprême se mette au dessus des intérêts personnels et partisans pour ne voir que celui du peuple . Dans de pareils cas nous avons souvent eu droit à des compromis historiques salvateurs . Nous pouvons nous inscrire dans le lot. Tout et tout en dépit des apparences nous y prédispose.Dans ce pays qui en a tant vu, la volonté et l’expérience nationales seront toujours des accompagnatrices garanties pour une telle option.