Les droits de douane de Trump sur les pierres précieuses risquent de nuire aux États-Unis

Les droits de douane instaurés par l’administration américaine sur les pierres précieuses pourraient se retourner contre les États-Unis eux-mêmes en renchérissant les prix pour les consommateurs, estime dans un entretien accordé au Financial Times Al Cook, directeur général de De Beers, leader mondial de l’extraction de diamants.

“Ces droits de douane n’apporteraient aucun avantage” aux États-Unis et “équivaudraient à un impôt indirect supporté par les consommateurs américains”, a-t-il souligné.

Les États-Unis constituent le premier marché mondial pour les bijoux en diamants, représentant à eux seuls près de la moitié de la demande mondiale. Pourtant, aucun diamant n’est extrait sur leur sol, et aucun gisement exploitable à des fins commerciales n’y est recensé, rappelle le quotidien.

Selon plusieurs professionnels du secteur, les droits annoncés le mois dernier par le président Donald Trump ont semé la confusion dans l’industrie, entraînant un gel temporaire des échanges. Le Conseil mondial du diamant, qui représente la filière, a prévenu que, sans un retrait de ces mesures, celles-ci “s’assimileraient à une taxe à la consommation” et provoqueraient une hausse des prix des bagues de fiançailles et autres bijoux.

Les diamants importés aux États-Unis sont actuellement soumis à un droit de douane général de 10%. À cela s’ajoutent des tarifs différenciés selon le pays d’origine des pierres.

D’après le Financial Times, De Beers a enregistré un chiffre d’affaires de 520 millions de dollars au premier trimestre, soit une baisse de 44% sur un an, en raison de la chute des prix et du ralentissement des ventes. La société est une filiale du groupe minier Anglo-American, dont la direction a annoncé son intention de céder De Beers d’ici 2025.