A-t-on peur du candidat Diomaye ? En tout cas, le dauphin du leader Ousmane Sonko fait l’objet d’attaques venant même des candidats opposants qui se doutent de son expérience. Selon eux, il est risqué de donner ce pays à des jeunes qui n’ont aucune formation. Reportage
Après plusieurs soubresauts dans la tension politique que connaît le Sénégal depuis plusieurs mois, le premier tour de l’élection présidentielle est finalement prévu le 24 mars 2024.Aujourd’hui, un climat d’incertitude et de perplexité règne sur le pays. Entre candidats, on se jette des pierres. Car, le potentiel adversaire du régime en place est ciblé de tous bords, même des candidats opposants. « J’ai peur quand j’entends des candidats dire qu’ils vont changer notre monnaie franc cfa. Bassirou Diomaye Faye qui avance ces propos est tout sauf compétent. Il n’a pas de bagage intellectuel. C’est la raison pour laquelle, il a tenu ses propos » se plaint la candidate Anta Babacar N’Gom présidente du Mouvement Alternative pour la relève citoyenne (ARC). A l’en croire, « on ne peut pas changer cette monnaie, ça ne se fait pas « dit-elle. Elle l’invite à être patient : « nous ne sommes pas dans une course, il faut prendre des engagements qu’il faut respecter » dit-elle. Elle fait rappeler aux électeurs sénégalais que « Ousmane Sonko n’est pas Diomaye, Diomaye n’est pas Ousmane ». De son côté, Boubacar Camara, président du parti de la construction et de la solidarité (PCS-Jengu Tabax) est d’avis que « Bassirou Diomaye est un politicien de salon ». Et d’ajouter dans son argumentaire : « c’est des aventuriers avec leurs discours violents ». Pour le candidat Boubacar Camara, « c’est un risque de leur donner le pays ». Selon lui, « le Sénégal est appelé à passer d’un pays pauvre à un pays pétrolier ». « Et on veut donner ce pays à des jeunes qui n’ont aucune formation » s’en désole-t-il. Pour le secrétaire général du parti de l’unité et du Rassemblement (Pur), « l’Etat est sérieux, on ne doit pas élire un Président pour des raisons sentimentales ». Il fait croire aux électeurs sénégalais « qu’on ne choisit pas un Président pour qu’un autre fasse le travail à sa place ». A l’en croire, « les électeurs doivent se demander si Diomaye Faye est compétent ou il a été bien préparé ». A cet effet, dit-il, « les sénégalais doivent porter leur choix sur quelqu’un qui est prêt à diriger le pays une fois élu ».
Dans ce malaise grandissant, il est pourtant nécessaire de comprendre quels sont les maux qui traversent le Sénégal depuis la montée des violences politiques dans le pays en 2021. La raison est double. D’une part, le Sénégal est historiquement une source de stabilité régionale en raison de la paix qui y règne et de sa démocratie rayonnante. D’autre part, du point de vue de la France, la montée du sentiment anti-français dans la région nécessite d’avoir des positions claires et précises afin d’éviter toute bévue. L’on peut dire sans risque de se tromper que le Sénégal traverse une étape douloureuse de son histoire. Néanmoins, il convient d’en tirer les bonnes leçons. La situation est-elle particulièrement exceptionnelle. Qui vivra verra !
Mapote Gaye