La Russie a jugé jeudi “sans fondement” les rumeurs persistantes sur la présence du groupe paramilitaire russe Wagner au Burkina Faso, tout en se disant “déterminée” à renforcer sa coopération avec ce pays africain en proie à un regain des violences djihadistes.
“Quant aux rumeurs autour de la présence présumée d’instructeurs d’une compagnie militaire privée russe au Burkina Faso, elles sont sans fondement”, a affirmé le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, dans une interview à l’agence de presse Ria Novosti.
M. Bogdanov a évoqué “des spéculations dans les médias”, “y compris sur la prétendue assistance militaire russe au pays”, alors que Moscou nie que la junte au pouvoir à Ouagadougou lui ait demandé de l’aide pour assurer la sécurité dans certaines régions.
Des vidéos montrant des paramilitaires russes au Burkina Faso ont pourtant tourné ces dernières semaines sur les réseaux sociaux, mais le groupe dirigé par le sulfureux Evguéni Prigojine n’a à ce stade pas confirmé sa présence dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Début février, le chef de la junte militaire au pouvoir au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré, avait lui aussi démenti la présence de mercenaires de Wagner dans son pays.
Soucieuse de retrouver sa “souveraineté” dans la lutte anti-djihadiste, la junte burkinabè a demandé en janvier à la force française Sabre, composée de 400 militaires des forces spéciales, de quitter le pays, après 14 ans de présence.
Interrogé sur le retrait des Français, Mikhaïl Bogdanov a jugé qu’il “ne risque pas d’affecter sérieusement la situation sécuritaire” dans le pays. Parmi les nouveaux partenaires envisagés, Ouagadougou évoque régulièrement le renforcement de son partenariat avec la Russie, comme l’a fait son voisin malien.
La Russie compte “participer activement aux efforts collectifs pour la stabilisation de la situation au Burkina Faso”, a souligné de son côté M. Bogdanov jeudi.
“Nous sommes déterminés à développer une coopération multiforme avec le Burkina Faso avec les dirigeants de ce pays”, a-t-il précisé, relevant que “la formation du personnel militaire national dans nos universités spécialisées pour lutter contre les groupes terroristes revêt une importance particulière pour les nouvelles autorités” du Burkina.
“Bien sûr, nous effectuerons ce travail”, a-t-il dit.
Le groupe Wagner, soupçonné d’effectuer les tâches sombres pour le compte du Kremlin qui se défend de tous liens directs avec l’organisation, s’est notamment implanté ces dernières années en Centrafrique et au Mali – quoique Bamako s’en défende -, à chaque fois à la faveur du retrait des forces françaises déployées sur place, témoignant d’une volonté de Moscou d’étendre son influence à la place de Paris.
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