« Amougou Belinga, l’un des commanditaires présumés de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, a été arrêté vers 6h ce matin à son domicile », a annoncé sur Tiwtter, lundi 6 février, l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF).
Cette arrestation a été confirmée par le groupe médiatique fondé par cet homme d’affaires.
« Il ne s’agit pas d’une rumeur. Monsieur Jean-Pierre Amougou Belinga, président du Groupe l’Anecdote a effectivement été interpellé ce lundi 6 février 2023 aux aurores », a souligné dans un communiqué le Groupe Anecdote, une coalition de médias fondée par l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga.
« Il n’a certes reçu aucune convocation. Mais il se trouve actuellement dans les locaux du Secrétariat d’État à la Défense dans le cadre d’une enquête », a précisé le communiqué ajoutant qu’il faut rester attentif aux sources officielles qui pourront donner plus de détails sur l’évolution sur cette « affaire tonitruante ».
Le 3 février, RSF a indiqué dans un autre communiqué que « plus d’une vingtaine de membres de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) ont été arrêtés ces derniers jours à Yaoundé », capitale du Cameroun, en lien avec l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, dont le corps mutilé a été retrouvé dimanche 22 janvier.
RSF a affirmé que le directeur des opérations spéciales de la DGRE, Justin Danwe, avait, lors de son interrogatoire, « livré un récit détaillé du plan macabre mis en place pour faire taire le journaliste ».
Danwe « a reconnu sa propre implication et assuré avoir prévenu son supérieur », a indiqué RSF estimant que c’est « un récit accablant qui démontre que l’homicide relève du crime d’État » camerounais.
« Selon Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups au journaliste dans le sous-sol de son immeuble. L’homme d’affaires aurait alors appelé Laurent Esso, le garde des Sceaux dont il est proche, afin de lui demander quel sort réserver au présentateur radio », a rapporté RSF.
Selon des informations de RSF, « d’autres personnalités importantes dont plusieurs ministres proches de Jean-Pierre Amougou Belinga pourraient avoir été mises au courant et pourraient même être impliquées dans le projet ayant conduit à l’assassinat de Martinez Zogo ».
Pour rappel, le journaliste camerounais Martinez Zogo qui enquêtait sur des détournements des fonds publics, avait été kidnappé le 17 janvier devant sa résidence à Yaoundé. Son corps mutilé et en état de décomposition a été découvert le 22 janvier dans la banlieue de Yaoundé.
Anadolu Agency