Une enquête a été ouverte au Cameroun “pour retrouver et traduire devant la justice”, les personnes qui avaient assassiné le journaliste d’investigation Martinez Zogo, dont « le corps sans vie et en état de décomposition avancée », a été découvert dimanche 22 janvier à Ebogo 3, localité située dans la banlieue de Yaoundé, a annoncé dimanche soir, le gouvernement camerounais.
D’après les autorités camerounaises, il s’agit d’un « crime odieux, inqualifiable et inadmissible, et qui ne peut se justifier sous aucun prétexte ».
Selon le porte-parole du gouvernement camerounais, Emmanuel René Sadi, le corps de Zogo « a visiblement subi d’importants sévices corporels » selon une autopsie effectuée dimanche à l’hôpital central de Yaoundé.
Le journal camerounais Camerbe qui estime avoir pris connaissance de l’autopsie réalisée sur la dépouille mortuaire de Martinez Zogo, a relevé que les résultats font « froid au dos, et sont insoutenables ».
Selon ce journal, le corps du journaliste Zogo a subi plusieurs tortures et des mutilations atroces de la part de ses bourreaux.
— De vives réactions
Dans un communiqué, dimanche, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) a aussi souligné que la dépouille de Martinez Zogo a été mutilée et dans un état de putréfaction avancée.
Cet assassinat lâche et barbare du journaliste Martinez Zogo a créé une vive émotion au Cameroun et au-delà.
Dans un tweet, Maitre Akere Muna, candidat à la dernière présidentielle camerounaise et leader politique a indiqué qu’il est « très horrifié par l’enlèvement et l’assassinat du journaliste Martinez Zogo ». Selon lui, c’est l’intégrité du Cameroun qui a disparu.
« L’impunité est la règle. Cette terre perd son âme. La pratique de déshumanisation qui a commencé dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest est maintenant un modus vivendi. Que Dieu nous aide », a indiqué Maitre Muna.
Selon le journaliste Alain Foka, « l’assassinat du journaliste Martinez Zogo avec des méthodes de la mafia nous fait craindre que le pire soit à venir ».
Le Front démocratique social (SDF), premier parti de l’opposition camerounaise, a appelé dimanche dans un communiqué, « l’interpellation immédiate des auteurs dont l’identité ne saurait être ignorée » par les autorités.
Pour l’opposant Maurice Kamto, l’assassinat de Martinez Zogo démontre que « chaque citoyen camerounais est en totale insécurité sous le régime RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir) déclinant ».
Kamto, leader du MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) a également appelé les autorités compétentes à « faire le nécessaire pour élucider cette situation inacceptable ».
Martinez Zogo, 51 ans, était le directeur général de la radio privée Amplitude FM, basée à Yaoundé, et l’animateur d’une émission quotidienne très suivie, « Embouteillage ».
Il avait disparu mardi 17 janvier après avoir animé à la radio. Son corps a été découvert tôt dimanche matin à Ebogo 3 dans la banlieue de Yaoundé.