Les 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis le 10 juillet dernier devraient encore attendre jusqu’à vendredi 30 décembre courant pour se fixer sur leur sort, contrairement aux fausses nouvelles qui avaient circulé jeudi, faisant état de leur libération suite à une présumée condamnation avec sursis.
Le jugement de ces 46 soldats avait débuté, jeudi, à la Cour d’appel de Bamako pour de très graves chefs d’inculpation, à savoir, « Association de malfaiteurs, attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur et de complicité ».
L’audience, qui avait démarré aux environs de 9h00 du matin, a été suspendue en fin de journée par le président par intérim de la Cour d’appel de Bamako, Aljoumagat Ag Inalkamar, après l’identification des prévenus, tous de nationalité ivoirienne.
La séance va se poursuivre vendredi selon l’autorité judiciaire.
Une source judiciaire a précisé à l’Agence Anadolu qu’« aucune decision n’a été prisxe pour l’instant concernant la libération des militaires ivoiriens ».
Les médias n’ont pas été autorisés à assister aux audiences et un important dispositif militaire a été mis en place.
Cette audience spéciale intervient quelques jours après que le Mali et la Côte d’Ivoire ont signé, un mémorandum servant de base à un dénouement heureux pour la libération des 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis le 10 juillet 2022 qualifiés par les autorités maliennes de “mercenaires”.
Une délégation ivoiro-togolaise conduite par le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, avait été reçue en audience le 22 décembre courant à Bamako par le président de la Transition puis élargi au ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, ainsi qu’au ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maiga.
« Comme vous le savez, il y a eu un malentendu entre la République du Mali et celle de la Côte d’Ivoire, il y a de cela quelques mois. Il était bon que nous puissions nous rencontrer pour en parler. C’est ce que nous avons fait avec nos frères maliens et le Président Assimi Goïta nous a fait l’honneur de recevoir pour que je puisse lui transmettre le message du Président Alassane Ouattara », avait déclaré à la presse le ministre de la Défense ivoirienne à sa sortie d’audience.
Pour rappel, les autorités maliennes avaient arrêté le 10 juillet dernier 49 soldats à l’aéroport de Bamako les qualifiant de “mercenaires” aux intentions menaçantes, faute de papiers en règle justifiant leur présence sur le sol malien.
L’incident a pris une grande ampleur et plusieurs médiations ont eu lieu pour obtenir leur libération. Trois femmes uniquement ont été relâchées par Bamako alors que les 46 autres ont été incarcérés.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest avait donné un ultimatum à Bamako, jusqu’au 31 décembre 2022, pour leur libération.
Anadolu Agency.