Trois militaires centrafricains qui étaient en mission d’escorte, dans la nuit de vendredi à samedi 24 décembre, près de la frontière camerounaise ont été tués dans une embuscade, tendue par des rebelles, et trois autres ont été grièvement blessés, a indiqué à l’Agence Anadolu, dimanche, le chef d’état-major des forces armées centrafricaines (FACA), le général Zéphirin Mamadou.
« Les militaires étaient partis escorter un convoi des camions des marchandises en provenance du Cameroun quand ils sont tombés dans l’embuscade des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) près de la localité de Gallo, situé à 55 kilomètres de Bouar sur la route de Béloko, dans la préfecture de la Nana-Mambéré », a expliqué le général Zéphirin Mamadou.
Selon le chef d’état-major des forces armées centrafricaines, les corps ainsi que les militaires blessés ont été évacués samedi soir vers la capitale Bangui.
Les autorités centrafricaines ont notamment mis en cause dans cette attaque les rebelles du groupe 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation), un groupe composé majoritairement de Peuls, et très puissant dans le nord-ouest de la Centrafrique.
Les attaques de rebelles paralysent le corridor Douala – Bangui dont la route qui relie le Cameroun et la République centrafricaine.
Ce corridor reliant le Cameroun à Bangui, principale route d’approvisionnement de la Centrafrique, est toujours tenu par des groupes armés, et donc impraticable.
En bloquant le corridor, ces rebelles exposent les centrafricains à la faim, le port de Douala au Cameroun étant la principale voie pour les importations des divers produits.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) avait pourtant annoncé qu’elle s’engageait à sécuriser davantage le corridor Douala (Cameroun)-Bangui (Centrafrique), dans une note d’information publiée le 14 avril 2021.
« Dans le but de continuer à ravitailler la capitale centrafricaine depuis le port de Douala au Cameroun, la Force [multinationale] a établi le long de cet axe des points de contrôle lui permettant d’effectuer en toute sécurité des escortes de convoi dans les deux sens. Pour une meilleure reprise des activités économiques, elle entreprend d’effectuer jusqu’à trois départs par semaine de convois marchands sur cet axe », avait annoncé la Minusca.
La sécurisation du corridor du corridor Douala-Bangui avait fait partie des doléances des quelque 5000 conducteurs de poids-lourds en activité sur cet axe.
Ce dernier avait été fermé pendant près de trois mois en 2021 pour cause d’insécurité entretenue par des bandes armées en RCA.