Des manifestants ont incendié des véhicules de l’ONU à Goma dans la nuit de mardi à mercredi, pour protester contre la présence de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo selon des sources du MONUSCO.
Les incendies ont commencé après que des rumeurs selon lesquelles l’ONU transporterait des rebelles du groupe M23 se soient répandues parmi les personnes déplacées et les habitants de la ville.
“Je suis congolais, je pleure pour mes frères qui sont tués à Rutshuru, à Kibumba, à Kiwanja. Vous verrez que c’est la MONUSCO qui commence à amener ses bandits ici chez nous au Congo, c’est pourquoi nous venons de brûler leurs véhicules,” s’exclame Freddy Wakilongo, jeune manifestant.
Plus tôt dans la journée de mardi, la MONUSCO a annoncé un “retrait stratégique et tactique” de la ville de Rumangabo, où le M23 tente de progresser.
La mission a indiqué sur Twitter que cette décision avait été prise “en consultation avec nos partenaires, afin de mieux préparer ensemble les prochaines étapes”.
Elle a ajouté que “la MONUSCO reste mobilisée aux côtés des FARDC (Forces armées de la RDC)”.
“Nous sommes en colère parce que la MONUSCO nous fait souffrir, elle nous amène des mauvaises personnes et des ennemis qui nous font souffrir. A cause de ces rebelles, nous avons fui nos maisons à Rugari, Kibumba, c’est pourquoi nous sommes en colère et nous venons de brûler les véhicules de la MONUSCO, parce qu’elle nous fait souffrir,” intervient Kasereka Munyafura, manifestant déplacé par ces conflits armés.
La situation dans l’est du pays s’est aggravée ces derniers mois et, samedi, les rebelles ont pris le contrôle de deux villes importantes et doublé le territoire qu’ils détiennent après de violents combats avec l’armée.
Le M23 s’est fait connaître il y a plus de dix ans lorsque ses combattants se sont emparés de Goma, la plus grande ville de l’est du Congo, qui se trouve le long de la frontière avec le Rwanda.
Après un accord de paix, de nombreux combattants du M23 ont été intégrés dans l’armée nationale.
Puis le groupe est réapparu en novembre dernier, affirmant que le gouvernement n’avait pas tenu les promesses qu’il avait faites pendant une décennie.
En juin, ils s’étaient emparés de la ville stratégique de Bunagana, près de la frontière avec l’Ouganda.
Près de 200 000 personnes avaient déjà été déplacées au cours de l’année écoulée, avant même la dernière flambée de violence, à laquelle on reproche aujourd’hui d’avoir forcé au moins 40 000 personnes à fuir en une semaine.
Africa News