Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Ouagadougou, et de Bobo-Dioulasso (Ouest) pour exiger la rupture de la coopération avec la France et rejeter la nomination de certains ministres au sein du nouveau gouvernement, notamment celui en charge du commerce, Roch Donatien Nagalo.
A Ouagadougou, munis de drapeaux burkinabè et russes, les manifestants dont certains circulaient à moto, n’ont pas eu accès à la Place de la Nation et se sont dispersés, certains, vers le stade municipal et d’autres en direction du grand marché de Ouagadougou.
Ils ont voulu contraindre certains commerçants à fermer leurs boutiques au grand marché, sans succès.
“Non à tous les accords coloniaux”, “l’armée française dégage” étaient entre autres des messages que l’on pouvait lire sur certaines pancartes des manifestants qui ont marqué un arrêt au rond-point des Nations unies, perturbant la circulation.
Puis, ils se sont dirigés vers la Primature, non loin de l’ambassade de France au Burkina Faso.
“Moi je suis un petit commerçant. Je suis sorti pour dire non à la nomination de Donatien Nagalo au poste de ministre du Commerce”, a expliqué Ibrahim Sawadogo qui accuse le ministre de “détournement d’argent”.
“Le capitaine Ibrahim (Traoré) doit s’entourer de bonnes personnes pour réussir cette transition”, a lancé un autre manifestant dans la foule, ajoutant qu’il est remonté aussi contre la reconduction de cinq ministres de l’ancien gouvernement.
Des voix se sont élevées également sur les réseaux sociaux contre le ministre de l’Urbanisme, des Affaires Foncières et de l’Habitat, Yacouba Dié accusé d’avoir mal exécuté un projet avant son entrée dans le gouvernement.
A Bobo-Dioulasso, la capitale économique située à l’Ouest, des centaines de personnes étaient également dans les rues, selon les médias locaux pour les mêmes raisons. Les manifestants ont contraint plusieurs personnes à fermer leurs commerces, selon des témoins joints au téléphone par l’Agence Anadolu.
Le porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouédraogo avait déclaré, lundi, que “des enquêtes d’investigation sont en cours sur les personnalités incriminées” et avait appelé les populations au calme.
Mercredi, le Premier ministre de la transition, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a qualifié de gouvernement de “combat”, contre le terrorisme, l’équipe de 23 ministres qu’il avait formée mardi pour conduire l’action gouvernementale durant les 21 mois de la transition.