L’Organisation des Nations Unies (ONU) a mis en garde, jeudi, contre la collusion des groupes terroristes et du crime organisé en Afrique subsaharienne, qui contribue au pillage des ressources naturelles et à l’instabilité dans la région.
« La menace que représentent le terrorisme et le crime organisé s’installe durablement en Afrique », a prévenu, jeudi, la directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Waly lors d’une réunion au Conseil de sécurité consacrée le 6 octobre au renforcement de la lutte contre le financement des groupes terroristes et armés par le trafic illicite des ressources naturelles en Afrique.
Mme Waly a rappelé que les 3.500 victimes de terrorisme l’année dernière en Afrique représentent la moitié du bilan mondial de ces attaques.
D’après l’ONU, « le Sahel en particulier subit les assauts de groupes terroristes parmi les plus actifs et les plus meurtriers du monde, tant en attaque qu’en stratégie de recrutement ».
Le Conseil de sécurité a indiqué, jeudi, qu’il a exprimé « à maintes reprises » son inquiétude face aux activités des groupes armés et des réseaux criminels qui déstabilisent l’Afrique et tirent profit des ressources naturelles du continent.
Les Nations Unies ont relevé que l’or extrait illégalement, une fois écoulé sur le marché régulier, génère d’énormes profits pour les trafiquants et « ces trafics profitent à d’autres groupes qui rivalisent pour le contrôle lucratif des territoires d’extraction ou des routes de contrebande ».
La directrice exécutive l’ONUDC a jugé essentiel de mieux appréhender les liens entre crime organisé et terrorisme en Afrique, et pour cela, d’accumuler les données et les preuves permettant de mettre en œuvre des politiques efficaces en particulier face à l’exploitation illégale des minerais en Afrique qui constituent une source de revenus pour les groupes armés et terroristes.
Pour combattre ce trafic de ressources naturelles qui finance le terrorisme en Afrique, l’ONUDC a rapporté que durant la seule année 2021, elle a mis en place 25 projets de lutte contre le terrorisme en Afrique subsaharienne, mené 160 actions et formé 2.500 personnes.
Au Sahel, l’ONUDC organise des ateliers de formation « afin de renforcer les compétences des responsables de la justice pénale pour améliorer la coordination entre agences et le partage d’informations permettant de faire tomber les réseaux terroristes et leurs bailleurs de fonds ».
Anadolu Agency