Des juges d’instruction parisiens ont ordonné un non-lieu général dans l’enquête sur l’inaction reprochée à l’armée française lors des massacres de Bisesero fin juin 1994, pendant le génocide des Tutsi au Rwanda.
Selon une information rapportée ce 7 septembre par l’AFP, l’enquête sur l’inaction reprochée à l’armée française lors des massacres de Bisesero, fin juin 1994, s’est soldée par un non-lieu général, prononcé par des juges d’instruction parisiens. Dans cette affaire, l’armée et la France étaient accusées par plusieurs associations de «complicité de génocide» pour avoir, selon les plaignants, sciemment abandonné pendant trois jours les civils tutsi réfugiés dans les collines de Bisesero, dans l’ouest du pays, laissant se perpétrer le massacre de centaines d’entre eux par les génocidaires, du 27 au 30 juin 1994.
Un non lieu requis en 2021 par le parquet de Paris En mai 2021 déjà, le parquet de Paris avait requis le non-lieu général. Dans un communiqué, le procureur de Paris Rémy Heitz avait alors expliqué que le parquet de Paris n’avait établi «aucune aide ou assistance des forces militaires françaises lors de la commission d’exactions, aucune adhésion de ces dernières au projet criminel poursuivi par les forces génocidaires ni aucune abstention d’intervenir face à des crimes constitutifs d’un génocide ou de crimes contre l’humanité en vertu d’un accord antérieur.»
Depuis 2005, les associations Survie, Ibuka, Fidh et six rescapés de Bisesero accusent la force Turquoise, déployée au Rwanda sous mandat de l’ONU pour faire cesser les massacres, d’avoir sciemment abandonné aux génocidaires pendant trois jours des centaines de Tutsi réfugiés dans les collines de Bisesero, dans l’ouest du pays. Selon l’ONU, les massacres ont fait plus de 800 000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement au sein de la minorité tutsi.
RT France