Le premier parti d’opposition angolais, l’Unita, a accusé vendredi des partisans du parti au pouvoir d’avoir attaqué l’un de ses bureaux, blessant dix personnes et incendiant plusieurs voitures, nouvel exemple des tensions quelques jours après le scrutin le plus serré de l’histoire du pays.
La police a indiqué être intervenue dans la petite ville de Bocoio, à 100 km à l’est de la ville côtière de Benguela (ouest), pour mettre fin à “des actes d’intolérance politique” entre des militants des deux mouvements, ayant entraîné la mise à sac du siège local de l’Unita.
“Les forces de police ont restauré l’ordre”, ont affirmé les autorités dans une communiqué, précisant que plusieurs véhicules avaient été incendiés et appelant l’ensemble de la classe politique à préserver “une paix qui a coûté cher à gagner pour le peuple angolais”.
Adriano Abel Sapinala, responsable de l’Unita pour la province de Benguela, a affirmé que dix sympathisants de son mouvement avaient été blessés lorsque le siège du parti avait été “attaqué” à Bocoio.
“Ils ont incendié nos voitures, nos motos, mis à sac nos bureaux”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Ces violence sont survenues alors que l’Unita a annoncé mardi qu’il allait contester les résultats des élections législatives annoncés la veille et donnant le parti au pouvoir vainqueur et un second mandat au président sortant, Joao Lourenço.
L’Angola a tenu mercredi le scrutin le plus serré de son histoire.
Au pouvoir depuis l’indépendance du Portugal en 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) a recueilli 51,17% des voix, selon la Commission nationale électorale (CNE).
Quatre des 16 membres de la CNE n’ont pas signé les résultats finaux, exprimant des doutes sur le processus électoral. Le MPLA, qui l’avait remporté haut la main en 2017 avec 61% des suffrages, enregistre son plus bas score.
L’Unita totalise 43,95% des votes exprimés.
Il n’y a pas d’élection présidentielle en Angola, la tête de liste du parti vainqueur aux législatives est investie aux fonctions de chef de l’Etat.
Les résultats des élections de 2017 avaient déjà été contestés.
Moins de la moitié des quelque 14,4 millions d’inscrits ont participé au scrutin où huit partis étaient en lice.
Le pays a été déchiré par une sanglante guerre civile (1975-2001), qui a fait quelque 500.000 morts en 27 ans, à l’issue de laquelle le MPLA au pouvoir a vaincu, avec le soutien de l’URSS et de Cuba, l’Unita appuyée par le régime d’apartheid sud-africain et les Etats-Unis.
L’Angola est l’un des pays les inégalitaires au monde, avec plus de la moitié des 33 millions d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté malgré la manne pétrolière, selon la Banque mondiale.
VOA Afrique