Le président camerounais a enfin exprimé ses condoléances, via Twitter, aux victimes du massacre de samedi 24 octobre survenu dans une école de Kumba, dans le Sud-Ouest anglophone et au cours duquel sept élèves âgés de 9 à 12 ont été tués.
Son silence faisait plus que faire grincer des dents. Il en était devenu lourd et pesant voire incompréhensible pour beaucoup de Camerounais. Plus de 48 heures après le massacre de Kumba, Paul Biya l’a enfin rompu. Lundi, dans l’après-midi, le président camerounais a pour la première fois à travers une série de tweets, quatre au total, livré son sentiment sur cette tragédie : « J’ai appris avec une grande tristesse l’horrible assassinat de plusieurs élèves survenu dans la ville de Kumba », a écrit Paul Biya. Dans un second tweet, il a dit « condamner avec la plus grande fermeté ce crime barbare et lâche, envers des innocents ».
Ses condoléances, il les a adressées aux familles endeuillées ainsi qu’à la communauté éducative. Il a enfin terminé en indiquant qu’il avait déjà instruit que « des mesures appropriées soient prises avec diligence, afin que les auteurs de ces actes soient interpellés et traduits devant la justice ».
De petits rassemblements de solidarité ont encore eu lieu lundi dans diverses villes du pays pour rendre hommage aux sept enfants tués et à la dizaine d’autres blessés dans l’attaque de samedi.
Une crise qui pèse très lourd sur le pays
Entamée en 2016, la crise continue de détruire les régions anglophones du Cameroun où les populations vivent entre la peur des exactions des milices séparatistes, des bandes armés et des opérations militaires parfois brutales. On comptait fin septembre plus de 710 000 déplacés, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Parmi les conséquences de cette crise, le tissu économique est délabré, les entreprises de ces régions sont au supplice, et cela a des conséquences sur toutes les sociétés camerounaises.
Selon la dernière étude du GICAM, le groupement inter-patronal du Cameroun sur l’environnement des affaires dans le pays, plus de 88% des entreprises camerounaises se disent affectées par cette situation. Elles auraient perdu plus de 785 milliards de francs CFA (1,2 milliard d’euros) de chiffre d’affaires en trois ans.
La situation est totalement hors de contrôle : il y a les sécessionnistes, mais également toutes les milices qui se sont développées et qui font du grand banditisme. Et du coup, on ne sait jamais d’où le coup va venir.
Alain-Blaise Batongué rappelle par ailleurs que son organisation avait fait des propositions pour soutenir les entreprises lors du dialogue national de l’an dernier, mais que la crise sanitaire a empêché toute mise en œuvre.
Source : rfi