Les élections présidentielles et législatives en République centrafricaine prévues pour le 27 décembre prochain sont importantes à plus d’un titre. Le pays qui récupère après des années de conflit et de déstabilisations, a plus que jamais besoin d’une stabilité qu’il semble avoir déjà en partie retrouvé.
Depuis l’annonce par le président en exercice Faustin-Archange Touadéra de sa candidature pour le prochain scrutin présidentiel, les observateurs et connaisseurs de l’Afrique ont les yeux rivés sur cet Etat stratégique du continent.
Une élection dans laquelle il fait figure de favori au vu des réalisations et des avancées acquises au cours des années de sa présidence, surtout sur le plan sécuritaire et de la relance économique. En effet, le chef de l’Etat sortant, après avoir été élu dans un cadre démocratique dans un pays meurtri par la guerre et les violences, s’est positionné dès le départ comme un homme souhaitant de façon ferme la paix et le développement pour sa nation.
Cela s’est notamment traduit par des pourparlers avec les représentants des groupes armés. Avec comme résultat obtenu le treizième accord de paix en Centrafrique, appelé communément Accord de Khartoum – les pourparlers se sont tenus dans la capitale soudanaise et la signature dudit accord a eu lieu dans la capitale centrafricaine. Un accord, signé le 6 février 2019, qui reste jusque-là globalement respecté par tous les signataires, à l’exception de trois groupes armés qui violent leurs engagements. La normalisation de la situation sécuritaire a permis depuis une relance de plusieurs projets socio-économiques dans le pays et de donner lieu à un intérêt de la part des investisseurs étrangers pour des projets en RCA – aussi bien africains qu’extra-africains.
La période de présidence de Faustin-Archange Touadéra a connu également une diversification des partenariats extérieurs, notamment avec la Chine et la Russie. Sans pour autant fermer la porte aux pays occidentaux. Ceci étant dit cette politique d’ouverture vers un plus large nombre de partenaires extérieurs a été fortement mal vue par plusieurs puissances occidentales – la France en premier lieu, ainsi que les Etats-Unis.
Aujourd’hui, plusieurs analystes des médias du mainstream parlent des risques liés au report éventuel des élections présidentielles de décembre, de même que sur des prétendues possibilités d’ingérence dans ces élections. Mais ce que ces analystes oublient bien souvent de noter, c’est que les diverses tentatives d’interférence dans les affaires intérieures et souveraines de la République centrafricaine étaient justement celles des représentants des pays occidentaux, notamment de la France et de certains lobbies affiliés. Le tout pour une raison simple : n’ayant toujours pas accepté qu’un pays issu du soi-disant pré-carré de l’Elysée puisse se permettre à aller dans le sens d’une réelle indépendance et souveraineté.
D’autre part, ce que certaines forces hostiles oublient, c’est qu’au final c’est le peuple centrafricain qui prendra la décision quant à son avenir. Et s’il en a été capable en 2016, il en sera très certainement capable en 2020. Surtout en prenant en compte la nette amélioration de l’aspect sécuritaire sur le sol du pays.
En attendant, du côté onusien a été déclaré le soutien au déroulement des élections le 27 décembre prochain, ainsi qu’à la mise en œuvre intégrale et effective de l’accord de paix. Le reste sera à suivre.
Mikhail Gamandiy-Egorov