Trois jours après avoir été écarté de la présidentielle ivoirienne, Guillaume Soro a assuré qu’« il n’y aura pas d’élection le 31 octobre », tout en réaffirmant vouloir maintenir sa candidature.
Faute de QG de campagne à Abidjan, c’est à l’hôtel Bristol, à Paris, qu’il a pris ses habitudes. Près de neuf mois après y avoir annoncé qu’il était candidat à la présidentielle du 31 octobre, Guillaume Soro y organisait une nouvelle conférence de presse ce jeudi 17 septembre, trois jours après l’invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel ivoirien.
Déterminé et offensif, l’ancien président de l’Assemblée nationale, en exil dans la capitale française depuis qu’il est poursuivi par la justice de son pays, a attaqué Alassane Ouattara sur tous les fronts pendant près de deux heures. D’emblée, il a réaffirmé que sa candidature à la présidentielle était « ferme, irréductible et irrévocable ».
S’appuyant sur les récentes décisions en sa faveur de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), dont la dernière en date du 15 septembre demande à la Côte d’Ivoire de lui restituer son droit à l’éligibilité, Soro a sévèrement taclé les juges du Conseil constitutionnel – et en particulier son président, Mamadou Koné, régulièrement moqué tout au long de la conférence de presse. « Ils ont servilement obéit au pouvoir exécutif et porté le déshonneur sur leur institution », a-t-il dénoncé.
Sur le fond, le président de Génération et peuples solidaires (GPS) a martelé que « maintenir cette élection dans ces conditions n’avait aucun sens » et qu’y participer revenait à « cautionner la forfaiture » d’Alassane Ouattara et à « accompagner son coup d’État institutionnel ». Il a ensuite appelé l’opposition à « faire bloc » face aux projets de troisième mandat du président sortant.
« Faire barrage »
« J’en appelle à une unité d’action de l’opposition pour stopper Alassane Ouattara dans sa folle aventure par tous les moyens légaux et légitimes. Je demande aux candidats, retenus ou non, et plus spécifiquement au président Bédié, au président Gbagbo, au Premier ministre Affi N’Guessan, au ministre Amon-Tanoh, au ministre Mabri Toikeusse, de prendre ensemble nos responsabilités et de faire bloc (…) Ensemble, nous devons organiser la mobilisation de tout le peuple ivoirien depuis la campagne, les hameaux, les villages et les villes pour faire barrage au troisième mandat anticonstitutionnel de Ouattara. »
Source : Jeune Afrique