RDC: l’incursion de miliciens Codeco à Bunia questionne le processus de démobilisation

(image d'illustration) REUTERS Des soldats des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) patrouillent le village abandonné de Kaswara, à 60 km au sud-ouest de Bunia, dans la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC

En Ituri, l’incursion dans Bunia vendredi de miliciens de la Codeco, continue à faire débat. Ces miliciens avaient quitté la brousse et s’étaient présentés au chef-lieu de la province pour réclamer la libération de leurs camarades, mais aussi une meilleure prise en charge de la part du gouvernement. Après discussions avec les autorités politico-militaires locales, ils avaient finalement accepté de se retirer de la ville. Cette situation inquiète, mais aussi questionne sur la démobilisation de cette milice.

 Parmi les questions qui reviennent souvent, il y a celle du financement des miliciens de la Codeco. Certains députés s’interrogent sur le fait que cette milice soit toujours active et parvienne à faire face à la puissance de l’armée et de la police.

Mi-2019, Félix Tshisekedi se posait la même question, et en était venu à la conclusion, que « sans appui supplémentaire, ces miliciens ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui ». Plusieurs mois plus tard, cette interrogation est toujours sans réponse.

L’autre question est celle du lancement d’une opération de sensibilisation et de négociation pilotée par les anciens seigneurs de guerre, sans que le mécanisme de DDR démobilisation-désarmement-réinsertion, ait été mis en place.

 En janvier, déjà, une campagne similaire avait été menée. Plus de 200 combattants s’étaient rendus, mais ils avaient par la suite regagné le maquis, faute d’un suivi approprié dans leur pré-cantonnement.
Pour le député Juvénal Munubo, rapporteur de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, l’échec du DDR fera toujours persister l’insécurité. Il insiste sur le fait qu’il faut tirer les leçons du passé. Il attend particulièrement la rentrée parlementaire pour voir si les recommandations adressées au ministre de la défense seront appliquées ou non.
 
     Source : rfi