Au Kenya, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, plusieurs centaines de millions de dollars et du matériel médical auraient été détournés. Plusieurs manifestations ont été organisées pour protester contre la corruption dans le pays et la pression monte sur le président Kenyatta, alors que 25 ONG, associations ou encore syndicats ont signé, ce lundi 24 août, un communiqué commun demandant au chef de l’État d’agir.
Ce lundi encore, des activistes ont manifesté à Kisumu, dans l’ouest du pays, pour dire « non » à la corruption, surtout quand elle concerne des fonds et du matériel destinés à lutter contre le Covid-19.
Les manifestants ont invectivé le chef de l’Etat, l’accusant de rester silencieux, de laisser faire.
Ces mouvements d’humeur s’ajoutent au communiqué signé ce lundi par 25 organisations telles qu’Amnesty International, divers instituts, associations ou encore syndicats pour demander des comptes.
Elles exigent un rapport complet sur le taux d’occupation des lits, l’équipement disponible, le personnel déployé mais aussi et surtout la liste des sociétés ayant décroché des contrats dans le cadre de la lutte contre l’épidémie. Les partenaires internationaux, eux, devraient dévoiler les accords de soutien signés avec le Kenya, explique la lettre.
Enfin, elles demandent au président Kenyatta de s’adresser à la nation pour expliquer les mesures prises pour assurer transparence et éthique dans le combat contre le virus.
Comme souvent au Kenya, l’affaire a été politisée. Dimanche, le vice-président William Ruto a accusé l’opposition d’avoir profité de son rapprochement avec le président Kenyatta pour obtenir des « gains personnels » et défendre la corruption. Après une première réaction critiquée, mettant même en doute les accusations de corruption autour du coronavirus, le principal parti d’opposition – ODM – a réclamé dimanche un audit financier complet.
Source : rfi