L’Association internationale « Justice for Africa » s’inquiète de la dégradation de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, suite à l’annonce faite par M. Alassane Dramane Ouattara, Président de la République, de briguer un troisième mandat en violation des dispositions constitutionnelles en matière de mandat présidentiel.
Ce jeudi 13 août 2020, les médias ont rapporté de nombreuses violences sur des civils en Côte d’Ivoire lors de manifestations publiques enregistrées dans plusieurs villes. Ces manifestations font suite à l’appel d’organisations de la société civile ivoirienne, appuyé par des partis politiques de l’opposition membres des plateformes Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) et de la Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix (CDRP). Ces violences auraient déjà causé 4 morts et des centaines de blessés parmi les manifestants ainsi que plusieurs dizaines d’interpellations de personnalités politiques de l’opposition et de la société civile. Les forces de l’ordre et de sécurité sont mises en cause.
Ces manifestations publiques sont subséquentes à une déclaration faite le 6 août 2020, veille de la célébration de l’indépendance, par le président sortant, M. Alassane Dramane Ouattara, de se présenter, pour un 3ème mandat, à l’élection présidentielle d’octobre 2020, contrairement aux dispositions constitutionnelles actuelles et à son annonce solennelle du 5 mars 2020 devant l’Assemblée nationale et le Sénat ivoirien de passer la main en 2020.
« Justice for Africa » condamne ces meurtres et toute autre violation des Droits de l’Homme pendant cette période préparatoire aux élections. A cet égard, « Justice for Africa » entend s’associer à toutes autres organisations pour permettre qu’une enquête indépendante soit immédiatement diligentée afin d’établir les responsabilités et que les auteurs soient poursuivis en justice.
En sa qualité d’association internationale des Droits de l’Homme, « Justice for Africa » met les autorités publiques ivoiriennes, les personnalités politiques, quel que soit leur bord, et les hautes autorités militaires et de police en garde contre toute incitation à la haine et à la violence politique et contre toute implication directe ou indirecte, individuelle ou collective de violations des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. « Justice for Africa » rassure que tout auteur, co-auteur ou complice de violations des Droits de l’Homme et de crimes contre l’humanité pourrait répondre, en temps opportuns, devant une juridiction compétente y compris les juridictions internationales.
« Justice for Africa » invite les ONG nationales et internationales présentes en Côte d’Ivoire à documenter tout incident majeur de violations des Droits de l’Homme pour la constitution de cas.
L’Association internationale, « Justice for Africa », invite l’Union Africaine, les États de la sous-région ouest-africaine ainsi que la communauté internationale et les missions diplomatiques à se pencher sur la situation de la Côte d’Ivoire pour éviter la dégradation des Droits de l’Homme et favoriser la résolution pacifique de ce conflit.
Fait à Bruxelles, le 14 août 2020
Dr Jeff Balch, directeur exécutif
Justice for Africa, aisbl
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