Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa a décrété mardi un couvre-feu et réinstauré des mesures strictes de confinement pour tenter d’endiguer la propagation du nouveau coronavirus, après une brusque récente hausse des cas.
Le nombre de contaminations recensées dans ce pays d’Afrique australe, dont le système de santé publique est en ruines après des années de sévère crise économique, a augmenté de près d’un tiers au cours de la semaine écoulée, pour atteindre 1.713 cas. Le nombre de décès est lui passé de 18 à 26.
“Nous devons cesser d‘être complaisants et cela requiert des mesures urgentes et décisives”, a déclaré le président Mnangagwa dans une adresse à la Nation: “Ces mesures urgentes et nécessaires vont entraîner une limitation des libertés dont nous avons toujours joui et auxquelles nous sommes habitués”.
A compter de mercredi, les forces de sécurité feront appliquer un couvre-feu entre 18H00 et 06H00. Durant la journée, “tous ceux qui ne travaillent pas” devront rester chez eux et n’auront le droit de sortir que pour acheter de la nourriture ou se faire soigner, a en outre expliqué le chef de l’Etat.
Les déplacements interurbains et les rassemblements de plus de 50 personnes – festifs, religieux ou politiques – restent interdits.
Pour tenter d’enrayer la progression de l‘épidémie, le président Mnangagwa avait initialement instauré le 30 mars un confinement de 21 jours, interdisant les rassemblements importants et ordonnant la fermeture de la plupart des commerces, à l’exception des magasins d’alimentation.
En mai, il avait assoupli certaines mesures, permettant à certaines entreprises de rouvrir.
Le renforcement du confinement a pour effet d’interdire de fait une manifestation prévue le 31 juillet par un opposant, Jacob Ngarivhume, contre la corruption de l’Etat et la dégradation de l‘économie.
M. Ngarivhume a été arrêté lundi par la police, en même temps qu’un journaliste d’investigation et documentariste, Hopewell Chin’ono.
M. Chin’ono a récemment dénoncé ce qu’il appelle le “Covidgate”, des faits présumés de corruption liés à des fonds dédiés à la lutte contre le nouveau coronavirus.
Les deux hommes ont été inculpés d’incitation à la violence publique.
Source : africanews