Durant plus de 40 ans, la Cominak, filiale nigérienne d’Orano (ex Areva) a exploité une mine d’uranium à Arlit, en plein Sahara. Le site a fermé il y a deux ans mais les déchets radioactifs sont restés là, à l’air libre, avec un risque bien réel pour les populations et l’environnement.
“Nos analyses, au laboratoire de la Criirad montrent que la radioactivité de ces déchets est de l’ordre de 450 000 becquerels par kilo, ce sont des déchets ‘à vie longue’. Ils contiennent des métaux lourds radioactifs dont certains sont très toxiques, par ingestion ou par inhalation. Il émane aussi en permanence de ces déchets un gaz radioactif : le radon. Ce type de déchets, vu leur niveau de radioactivité et leur durée de vie, aurait absolument dû être mis dans des containers étanches pour être placés ensuite sur un site qui garantit un confinement à très long terme. Ce qui n’a pas du tout été le cas.”
Facteur aggravant, la zone est balayée par des vents puissants : “Les poussières et le gaz radioactifs sont dispersables dans l’environnement très facilement. Et comme il n’y a pas de confinement, la contamination est passée aussi dans les eaux souterraines. Et ça, c’est inacceptable. Cominak a d’ailleurs été obligée d’installer un système de pompage de ces eaux souterraines pour les réinjecter sur le site industriel, pour que les eaux ne migrent pas trop rapidement dans l’environnement.”
La filiale nigérienne de la multinationale française Orano, ne cesse de son côté de répéter qu’il n’y a aucun risque pour la ville voisine d’Arlit. “Nous avons des stations de surveillance de l’air.