Des détonations d’armes lourdes ont été entendues vendredi dans le territoire de Rutshuru, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où l’armée vise avec l’artillerie des positions tenues par les rebelles du M23, selon des sources locales.
“Nous nous sommes réveillés avec de violents combats à Rugari”, a dit par téléphone à l’AFP un habitant de cette localité située à environ 30 km au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
Selon lui, la population s’est enfuie vers le nord. “Je suis à Rumangabo (à 10 km de Rugari), d’où nous entendons le bruit des bombes”, a-t-il ajouté.
Même depuis Kiwanja, à une trentaine de km de Rugari, des habitants disent avoir entendu “beaucoup de tirs” en provenance de la zone d’affrontements.
Les tirs d’artillerie partent du sud, de Kibumba, une autre localité située sur la route nationale 2 desservant Goma, a précisé un autre habitant.
A la sortie de Goma, un correspondant de l’AFP a vu passer au moins un char de combat et un camion de l’armée transportant des munitions qui se dirigeaient vers la zone des combats.
“Les combats continuent à Rugari, nous progressons vers Rumangabo”, a confirmé une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.
La ligne à haute tension reliant Goma à la centrale hydroélectrique de Matebe, construite par le parc national des Virunga dans le territoire de Rutshuru, a été touchée par les combats, a indiqué son exploitant.
La fourniture en électricité était perturbée dans l’après-midi dans la ville de plus d’un million d’habitants.
Ces bombardements interviennent trois jours après des frappes aériennes menées par deux avions de chasse et deux hélicoptères de combat de l’armée congolaise contre des positions rebelles.
Le Mouvement du 23 mars (M23) est une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes fin 2021 et conquis plusieurs localités du territoire de Rutshuru dont Bunagana, cité stratégique à la frontière avec l’Ouganda.
Après plusieurs semaines d’accalmie, les rebelles ont repris l’offensive le 20 octobre et étendu leur emprise vers l’ouest, occupant des localités sur la RN2.
La RDC accuse le Rwanda voisin de soutenir cette rébellion, ce que Kigali dément, accusant en retour l’armée congolaise de bénéficier de l’appui des rebelles hutus rwandais des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).
Africa News