Pour le commun des Algériennes et Algériens, il est de plus en plus dur de faire son marché tant les fruits, légumes, viandes blanches et rouges, poissons et autres produits alimentaires ont soit connu une forte hausse vertigineuse ou sont totalement absents des étals des marchés en ce début du mois Sacré de Ramadan.
Les seuils atteints par certains produits dépassent l’entendement, comme la tomate, cédée entre 140 et 180 DA le kilogramme, alors que la pomme de terre, produit de base des ménages algériens, a atteint la barre des 100 DA dans certains marchés ou sont introuvables. C’est ce qui se passe avec l’huile de table, le sucre, le lait en poudre et les œufs
Les poches déjà bien vides, les smicards et autres travailleurs mal payés seront, encore une fois, mis à rude épreuve et attendront de se faire plumer lors des prochaines Fêtes religieuses.
La flambée des prix, conjuguée à la situation sanitaire et à la crise économique qui sévit depuis plusieurs années dans ce pays, alimentera davantage un mécontentement social déjà à son paroxysme et promet des lendemains qui déchantent.
Après les sorties en fanfare et les annonces des responsables algériens, dont ne subsistent que les effluves d’un populisme destructeur, place à l’absence d’arguments et au mutisme. Sur le terrain, les soldes et les marchés de proximité ne font, hélas, pas le bonheur des petites bourses.
Si cette situation était assimilée ces dernières années à une gestion mafieuse, issue d’un mariage macabre entre les institutions de l’Etat et l’oligarchie, elle ne s’explique aujourd’hui par cet argument, du fait que les changements profonds résultants d’une contestation populaire, qui a renversé l’ordre établi, a permis le lancement du processus démocratique et constitutionnel, et redonner l’espoir aux algériens, celui de ne plus revivre la privation et l’oppression.
De toute vraisemblance, la résistance à cette voie s’intensifie et se dresse, par le biais des lobbys tapis dans l’ombre de l’ancien régime, contre la volonté indéfectible des pouvoirs publics, à atteindre les objectifs inscrits pour opérer le changement tant attendu.
Et cela se confirme, lorsque les dysfonctionnements ne se confinent plus à l’unique perturbation des prix des produits de première nécessité, et s’élargissent au service public. Le quotidien du citoyen se complique et son pouvoir d’achat croule sous le poids des pénuries, de crises répétées de liquidités au niveau des bureaux de poste, et pour rappeler l’ère de l’anarchie et du chaos social, même la gestion de la distribution de l’eau et de l’électricité, n’échappent pas à ce phénomène.
Force est d’admettre que la saignée de Ramadan se confirme et prend un aspect particulier cette année, celui de la désillusion. Car, contre toute attente, et après les affres de la crise sanitaire et ses effets de précarité, la situation sociale et financière des citoyens se détériorent à vue d’œil.
Mieux, les responsables algériens taisent la vérité sur la pandémie de la COVID-19 au point que le Centre de Contrôle et Prévention des Maladies (CDC), une importante autorité sanitaire américaine, vient de classer l’Algérie en « zone inconnue ».
En effet, le CDC a conclu que les données affichées par l’Algérie demeurent peu fiables et ne peuvent pas garantir la sécurité des voyageurs qui vont se déplacer en Algérie.
Quant aux Droits de l’Homme, il est à relever que la liste des détenus politiques ne cesse de s’allonger en Algérie où des dizaines personnes viennent d’être tout récemment incarcérées pour leurs opinions politiques ou leurs participations à des activités liées au mouvement du Hirak.
Ce climat sinistre, régnant en Algérie en ce mois de Ramadan, fait que le régime algérien a relancé la machine répressive, orchestrant ainsi des procès expéditifs à l’encontre de manifestants pacifiques, et reflète la volonté du régime des généraux algériens d’étouffer la contestation populaire qui ne faiblit pas, mais qui, à contrario, se renforce par le sentiment de colère des Algériens à cause de leur quotidien alarmant.
Source: La Minute Info