Face à la crise économique, les Nigérians sont de plus en plus nombreux à investir dans les monnaies virtuelles et en particulier dans le Bitcoin. En peu de temps, le pays est ainsi devenu le 3ème utilisateur de cryptomonnaies, après les Etats-Unis et la Russie.
32% des Nigérians utilisent la cryptomonnaie
Si vous êtes habitués à trader le BTC USD en CFD , vous savez peut-être que le Bitcoin est très populaire sur le continent africain et en particulier au Nigeria.
En 2020, plus de 400 millions de dollars ont ainsi été échangés en cryptomonnaies dans le pays , faisant du géant ouest-africain l’un des principaux usagers de Bitcoins avec l’Afrique du Sud, ou encore le Kenya.
Selon des chiffres avancés par la BBC, 32% des 196 millions d’habitants du Nigéria, seraient par ailleurs des utilisateurs de crypto-monnaies, une proportion plus élevée qu’aux États-Unis.
Le pays est donc désormais le troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les Etats-Unis et la Russie, comme l’a rapporté une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista. Près de 4% des transactions en bitcoins dans le monde proviennent aujourd’hui du Nigeria.
Le Bitcoin face à la crise économique
Si la cryptomonnaie apparaît si attractive dans le pays, en particulier pour la jeunesse nigériane, c’est d’abord parce que ses habitants sont actuellement confrontés à un contexte économique difficile.
La monnaie nationale, le naira, perd en effet tous les ans de sa valeur par rapport au dollar (24% en 2020), si bien qu’un dollar s’échange désormais contre 480 nairas. Cela n’empêche pas l’inflation d’augmenter chaque année. En février 2021, cette dernière a ainsi atteint 17,33 %, son plus haut niveau en quatre ans, relève le Bureau national des statistiques.
La Banque centrale nigériane réagit
Toutefois, face à la frénésie que suscite la cryptomonnaie et notamment le Bitcoin, la Banque centrale nigériane (CBN) s’est décidée, en février, à serrer la vis.
Cette dernière a notamment publié une lettre ouverte à toutes les banques du pays, leur ordonnant d’annuler immédiatement tous leurs services liés à la négociation de cryptomonnaies.
La Banque centrale nigériane a par ailleurs rappelé que leur utilisation était illégale, une interdiction que cette dernière avait déjà formulé en 2017.
Si l’inquiétude de nombreux jeunes s’est rapidement fait ressentir via les réseaux sociaux, ces nouvelles directives ne devraient toutefois pas empêcher le Bitcoin de continuer à s’échanger en pair à pair, une pratique populaire.
A noter que depuis l’émergence des cryptomonnaies il y a plus de dix ans, seule une trentaine de pays ont adopté une attitude positive à l’égard de leur utilisation par leurs citoyens.