Niger: le pouvoir débaptise les édifices publics portant des noms français dont le Général Charles De Gaulle

C’est une nouvelle étape dans la volonté des autorités nigériennes de s’éloigner durablement de la France. Les autorités militaires nigériennes ont rebaptisé des avenues ou des monuments de Niamey, la capitale du Niger qui portaient jusque là des noms rappelant l’ancienne puissance coloniale.

« La plupart de nos avenues, boulevards, rues, portent des noms qui rappellent tout simplement les souffrances et les brimades subies par notre peuple par l’épreuve de la colonisation. Cette avenue qui portait le nom du général Charles de Gaulle est désormais baptisée avenue Djibo Bakary », a déclaré le colonel-major Abdramane Amadou, ministre de la Jeunesse et porte-parole de la junte

Il s’exprimait ainsi lors d’une cérémonie consacrée à la débaptisation des noms d’édifices publics.

Djibo Bakary qui remplace ainsi le Charles de Gaulle sur cette importante avenue de Niamey est le premier maire élu de Niamey. Djibo Bakary (1922-1998) fut l’un des grands partisans de l’indépendance du Niger.

L’inuguration des nouveaux noms des édifices publics s’est poursuivie ainsi toute la matinée. D’ailleurs, la Francophonie n’a pas échappé à cette vague. La place de la Francophonie est devenue place de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Cette alliance est la confédération créée en 2023 avec le Mali et le Burkina Faso.

Toujours à Niamey, le portrait du commandant et explorateur colonial français Parfait-Louis Monteil (1855-1925), gravé depuis des décennies dans un monument en pierre, a été remplacé par une plaque à l’effigie de Thomas Sankara.

L’ex-président du Burkina Faso, tué dans un coup d’Etat en 1987, est une figure du panafricanisme.

Ces actes constituent une nouvelle étape dans la rupture avec la France, entamée depuis le coup d’État qui a porté au pouvoir le 26 juillet 2023 le Général Abdourahmane Tchiani.

Les militaires français engagés dans la lutte antijihadiste ont été chassés, l’ambassadeur expulsé et le centre culturel franco-nigérien a cessé de fonctionner en tant qu’établissement binational et a été renommé « Moustapha Alassane », du nom d’un cinéaste nigérien.