Le Burkina Faso met plusieurs points sur les «i»

Le Burkina a des doutes quant à l'engagement de la CEDEAO à soutenir la lutte contre le terrorisme. Photo : Reuters

L’Etat burkinabè poursuit sur sa lancée pleinement souverainiste et panafricaine. Le pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), sous le leadership du capitaine Ibrahim Traoré, continue à s’imposer comme un exemple très inspirant pour de nombreux Etats du continent africain, confirmant par la même occasion l’orientation sankariste de développement du pays.

Lors de la 112e session de la Conférence internationale du travail à Genève, en Suisse, le ministre d’État en charge du Travail, Bassolma Bazié, a réaffirmé l’engagement résolu de son pays le Burkina Faso dans la conquête de sa souveraineté pleine et entière. Le haut représentant burkinabè a déclaré que le peuple du Burkina Faso est déterminé à lutter pour sa souveraineté, en dépit des défis imposés par le terrorisme depuis 2015.

«Le peuple burkinabè s’est résolument engagé et est déterminé dans une lutte en y consentant les sacrifices à la hauteur du défi historique qui est la conquête de sa souveraineté pleine et entière», a-t-il affirmé. Le ministre a critiqué le silence de la communauté internationale et la complicité de certains États face à cette guerre de prédation visant à piller les richesses du Burkina Faso. Il a souligné que la survie véritable du pays repose sur sa capacité à défendre sa souveraineté plutôt que sur la ratification de conventions ou la présence dans diverses organisations.

Depuis son adhésion souveraine à l’Organisation internationale du travail (OIT) le 21 novembre 1960, le Burkina Faso a ratifié 44 conventions relatives au travail. Bassolma Bazié a insisté sur l’importance de ces engagements, mais a également appelé l’OIT à renouer avec ses valeurs fondamentales de solidarité, de justice sociale et de paix. Le ministre a également exprimé sa solidarité avec l’Iran, la Russie et la Palestine pour les épreuves qu’ils traversent, et a salué les alliances avec le Mali, le Niger et d’autres partenaires internationaux.

En conclusion, Bassolma Bazié a souligné que la ratification des conventions et l’engagement dans les organisations internationales doivent désormais répondre à la volonté souveraine du peuple burkinabè, alignée sur le Plan d’action pour la stabilisation et le développement du pays.

En effet, Bassolma Bazié a mis plusieurs points sur les «i». Et d’ailleurs, il n’est pas difficile à comprendre à qui fait référence le ministre burkinabè par rapport à la complicité de certains régimes dans la guerre de prédation engagée contre l’Etat du Burkina Faso depuis de longues années. A l’instar d’autres Etats de la région, également longtemps visés par la même politique de prédation. C’est par la même occasion une preuve supplémentaire quant à l’importance de la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en septembre dernier.

L’AES, composée actuellement du Mali, du Burkina Faso et du Niger, est devenue depuis et en peu de temps depuis sa création – un véritable fer de lance du panafricanisme et de la multipolarité sur le continent africain. Quant au Burkina Faso précisément – la patrie des hommes intègres se trouve plus que jamais dans la lignée du grand Thomas Sankara. Un héritage bien vivant et qui inspire très fortement les autorités et les citoyens du Burkina Faso.

Cette orientation sankariste qui se traduit d’ailleurs aussi bien en matière de renforcement sans précédent des capacités dans le domaine militaro-sécuritaire, mais également dans les secteurs civils, comme l’agriculture où les autorités travaillent intensément pour atteindre le plus rapidement possible l’autosuffisance alimentaire, sans oublier le contrôle sur les ressources naturelles dans l’objectif à défendre justement une souveraineté pleine et entière et avec en prime une valeur ajoutée indéniable.

Il est également évident que les choix stratégiques du Burkina Faso, aussi bien en matière de politique intérieure qu’extérieure, déplaisent si fortement aux ennemis de l’Afrique et aux personnages représentant le néocolonialisme occidental, pour qui les exemples à succès sur le continent africain, dans un cadre panafricaniste et pro-multipolaire – constituent des os dans la gorge des régimes et personnages concernés, vivant dans l’espoir à pouvoir réimposer leur domination sur les pays du continent. En d’autres termes – l’axe de la minorité planétaire et des nostalgiques de l’unipolarité.

Mais l’énorme défi pour ces derniers est que face à des leaderships et des populations déterminés et fermement engagés sur la voie choisie, de même que compte tenu des réalités du monde multipolaire contemporain – aussi bien sur le plan géopolitique que géoéconomique – sans pour autant baisser la garde, il y a aujourd’hui néanmoins toutes les possibilités à pouvoir barrer la route aux tentatives de déstabilisation de la part des forces néocolonialistes. Et en ce sens, de grands espoirs sont placés sur le Burkina Faso et ses alliés de l’Alliance des Etats du Sahel.