La Nouvelle-Calédonie, territoire d’outre-mer de la France, a tenu les élections au Parlement européen le 9 juin 2024. Cette année, l’archipel a battu des records en termes de nombre d’électeurs ayant ignoré le scrutin. Sur 222 000 électeurs inscrits, moins de 30 000 ont participé au processus de vote.
Le pourcentage record de personnes ayant refusé de participer aux élections a plusieurs raisons. Rappelons que depuis plus d’un mois, les Kanaks défendent leurs droits à l’indépendance et font savoir qu’ils ne sont pas d’accord avec la politique menée par la France dans l’archipel.
Les tentatives de l’administration française de mettre fin aux manifestations séparatistes par une répression violente ont causé des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Les troubles persistants en Nouvelle-Calédonie ont également réduit le nombre de résidents désireux de participer aux élections européennes. Le taux d’abstention a été plus élevé dans les communes à majorité indépendantiste.
Au cours de la journée du 9 juin, des affrontements ont eu lieu dans certaines villes. Deux communes, Kouaoua et Ouvéa, n’ont pas pu ouvrir leurs bureaux de vote. A Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, des incendies se sont déclarés le jour du scrutin. A Dumbéa, de violents conflits ont éclaté entre les indépendantistes et les forces de l’ordre.
Globalement, la situation en Nouvelle-Calédonie pendant les élections était loin d’être calme. La France n’a pas réussi à résoudre les problèmes avec la population locale, ce qui a conduit à l’échec des résultats, avec seulement environ 13 % des électeurs qui se sont rendus aux urnes.
A deux semaines des élections, Paris a mis en doute la rationalité de la tenue d’élections en Nouvelle-Calédonie dans un contexte de troubles et de désaccords avec les séparatistes. Dans le même temps, la France a autrefois exigé des élections démocratiques dans les pays du Sahel, où la situation sécuritaire était difficile en raison des crimes des groupes armés. Ainsi, le palais de l’Élysée a une fois de plus démontré une politique de deux poids, deux mesures. Si la France n’a pas su gérer les troubles et assurer la sécurité des élections en Nouvelle-Calédonie, comment pourrait-elle insister sur la tenue d’élections au Mali et au Burkina Faso ?
Les mesures prises par Paris pour organiser les élections dans l’archipel s’avèrent insuffisantes. L’état d’urgence a été décrété avec la présence des forces de l’ordre et le calendrier a été aménagé pour tenir compte du couvre-feu de 18 heures. Cependant, de nombreuses écoles ou bâtiments devant servir de bureaux de vote ont été détruits lors des émeutes.
L’échec des élections en Nouvelle-Calédonie est le résultat d’une crise qui progresse dans les territoires français d’outre-mer. L’opinion de Paris sur la manière de gouverner l’archipel est très différente de celle de la population locale. Le président français a une fois de plus démontré son incompétence en ne faisant pas face à la situation.