« Il s’agit d’accusations totalement infondées », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, assurant que celles-ci « ne sont jamais étayées de preuves ». « Un tel comportement est absolument inacceptable », a-t-il fustigé.
Le président français a dit jeudi n’avoir « aucun doute » que la Russie cible l’organisation des Jeux Olympiques, « y compris en termes informationnels », en laissant entendre que Paris ne serait pas prêt.
La Russie « alimente tous les jours le fait que nous ne pourrions pas faire ceci ou cela, donc ce serait un risque », a dénoncé le chef de l’État. « C’est pour ça aussi qu’il faut tenir. La force d’âme, la confiance en soi, le rapport à la vérité sont la force des démocraties et des grandes nations », a-t-il déclaré jeudi lors de l’inauguration d’un centre aquatique des JO à Saint-Denis, dans la banlieue parisienne.
Des comptes-rendus divergents après l’appel entre Lecornu et Choïgou
Les relations entre Paris et Moscou sont très tendues depuis plusieurs semaines, sur fond de débats quant à un potentiel envoi de troupes françaises en Ukraine.
Mercredi, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a parlé au téléphone avec son homologue russe Sergueï Choïgou, une première depuis octobre 2022. L’échange était sollicité par Paris sur la question du contre-terrorisme, après l’attentat le 22 mars dans la banlieue moscovite revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI).
Mais Paris et Moscou ont ensuite fourni des comptes-rendus ouvertement divergents de la discussion. La Russie a notamment dit « espérer » que les services secrets français n’aient pas été impliqués dans cet attentat, qui a fait au moins 144 morts.
Le chef de l’Etat français a expliqué l’initiative de cet échange par le fait que Paris avait précisément « des informations utiles » à transmettre « sur les origines et l’organisation de cet attentat ». Un « travail conjoint » que Paris effectue selon lui « avec tous ceux qui sont touchés par le terrorisme », en « responsabilité ».
Paris dément être « disposé à dialoguer »
Outre les accusations voilées d’implication française dans l’attentat du 22 mars, le ministère russe de la Défense a également affirmé mercredi soir que France et Russie s’étaient dites « disposées à dialoguer » concernant le conflit en Ukraine. « Le point de départ pourrait être “l’Initiative d’Istanbul pour la paix” », a-t-il ajouté.
Des propos immédiatement démentis par Paris. Sébastien Lecornu avait plus tôt dit dans un communiqué avoir « condamné sans réserve la guerre d’agression que la Russie a lancée en Ukraine » pendant cette conversation téléphonique.
Emmanuel Macron qui, au tout début de la guerre en Ukraine, avait joué la carte diplomatique avec son homologue russe Vladimir Poutine, excédant notamment Kiev et ses alliés en déclarant ne pas vouloir « humilier la Russie », s’est métamorphosé ces derniers mois en un fervent contempteur de Moscou.
Mi-mars, en particulier, il appelait à totalement soutenir l’Ukraine pour que « la Russie ne gagne jamais ». Quelques semaines plus tôt, le président français avait suscité une forte controverse en n’excluant pas un envoi possible de troupes sur le sol ukrainien, ce qui avait fait de lui la bête noire de Moscou.
(Avec AFP)